Nous démarrons l'histoire en Afrique et la guerre vient d'être déclarée en France. Samba-Diouf a d'autres préoccupations : il doit traverser de nombreuses contrées pour récupérer un héritage de plusieurs bestiaux. Cela lui permettrait de payer la dot et avoir pour épouse la belle Yamina. Son chemin sera semé d'embûches, il le sait avant de partir. Il rencontre quand même beaucoup de braves gens prêts à partager leur repas avec lui. Jusqu'au jour où dans le village de Karantava, on le désignera pour aller guerroyer dans les tranchées chez les Toubabs. L'auteur raconte l'enfer, comment les Africains n'ayant pas la même langue étaient rassemblés faisant office d'esclaves, d'abord dans les carrières puis en première ligne lors des combats. Samba Diou y perdra son bras. Son retour est dès lors organisé mais trouvera-t-il son troupeau et Yamina prête à l'épouser ?
Très beau roman qui démontre à la fois la naïveté et les différentes traditions des uns et des autres dans ces villages dispersés d'Afrique. Les dictons ne manquent pas et agrémentent le récit. En voici un : "Celui qui a un pou dans son pantalon se gratte et le cherche chez lui..." Comprenez qu'on reste chez soi quand on a un peu honte de quelque chose qui vient de se passer dans sa famille.
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Tu fais la bataille pendant des lunes en restant à la même place, tu ne vois pas celui que tu combats, et tout le jour et toute la nuit les kanous envoient des balles qui éclatent au départ et aussi à l'arrivée. Tu en reçois plus que tu ne peux compter, et celles que tu reçois font tant de bruit en éclatant, que tu ne peux parler à celui qui te touche car il ne t'entendrait pas. Et il y a encore bien d'autres choses qui viennent de l'enfer et que je ne peux pas dire. Cela surmonte la parole ! En vérité celui qui n'a pas vu la guerre des Toubabs, sa tête ne peut pas l'imaginer. Et je pourrais rester des nuits à vous raconter ce que j'ai vu, je n'en finirais point, ou bien vous diriez que je mens, ou bien vos têtes ne le comprendraient pas.