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Critique de Sarindar


En 1987, Laurent Theis créa l'événement avec cet Avènement de Hugues Capet pour le millénaire de l'installation de la dynastie capétienne sur le trône de France ( le terme royaume de France n'apparaîtra réellement que sous le règne de Philippe II Auguste, signe d'une greffe réussie).
Ce qui est au centre du débat, c'est la question autour des conditions de la prise du pouvoir par Hugues Capet. On a longtemps parlé d'un coup de force fait par d'autres pour écarter les Carolingiens et pousser en avant un homme à la solde des Ottoniens de Germanie, mais est-ce bien tout à fait le cas ? Après tout, Hugues Capet n'est pas seulement un membre de la lignée des Robertiens, il est aussi, de par sa grand-mère paternelle, un descendant de la lignée de Charlemagne. Et puis, en 960, en jouant le jeu et en aidant Louis IV d'Outremer à coiffer la couronne, il a gagné le titre de duc des Francs. Cela ne signifie certes pas grand-chose en soi, car Hugues n'est pas le plus influent des candidats, mais il a repris de l'importance en forçant, aux environs de Soissons, les troupes d'Otton II à battre en retraite alors qu'elles se dirigeaient vers Paris dans le courant du mois de novembre 978.
Son attitude ambigüe avec Lothaire qu'il ne suivit pas dans sa volonté de reprendre la Lorraine, contre l'avis des Ottoniens, laissa l'impression qu'il pouvait n'être qu'un homme dont ces derniers pouvaient faire ce qu'ils voulaient.
Mais en réalité, il jouait maintenant sa propre carte, et il s'appuya sur deux membres éminents du clergé français, Adalbéron, archevêque de Reims, et l'écolâtre Gerbert d'Aurillac (le futur pape Sylvestre II), qui penchaient pour les Ottoniens mais rêvaient en croyant manipuler Hugues et en espérant faire de lui un agent d'exécution dans les mains de l'Empereur de Germanie, pour prendre la couronne de roi des Francs. Adalbéron et Gerbert ne virent pas que, loin de se contenter de ce rôle subalterne, Hugues Capet allait, en écartant le dernier des prétendants carolingiens, Charles de Lorraine, s'émanciper de tout le monde. Son couronnement eut lieu entre juin et juillet 987, soit à Noyon soit à Reims (les sources ne permettent pas de clarifier ce point).
Laurent Theis avait, au moment de la publication de son ouvrage, été invité à l'émission : Les lundis de l'Histoire, sur France Culture, moment mémorable.
François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)




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