Lecture:
1972 sur une île campagnarde suédoise, par une journée de brouillard épais, un jeune garçon de 6 ans laissé à la garde de ses grands-parents disparait. Malgré les recherches, il demeure introuvable et les autorités finissent par conclure à sa disparition dans le dangereux chenal qui sépare l'île du continent.
De nos jours, la mère de l'enfant, Julia , n'a toujours pas pu faire son deuil. Entre tentation de la bouteille et dépression, elle rumine sans cesse cette absence et ses espoirs inutiles. Lorsqu'on son père, Gerlof, lui qui avait la garde du petit, la rappelle dans l'île pour éclaircir une partie du mystère, elle finit par accepter. Elle retourne donc sur les lieux de ces évènements funestes. L'île est devenue touristique, même si elle hiberne. Mais elle n'a pas encore livré tous ses secrets. Surtout ceux que cache
l'heure trouble, entre chien et loup, lorsque l'ombre court sur la lande.
Avis
Je suis un peu perplexe pour écrire cette chronique, je ne suis pas inspiré.
Voilà tout le problème de ce livre : il ne m'a pas inspiré.
L'histoire se passe donc sur cette île de Öland, et fait le va et vient entre les évènements tragiques de 1970 et l'époque actuelle. L'enquête a en fait été menée depuis par le grand-père de l'enfant disparu et il a réussi à rassembler un certain nombre d'éléments qui lui permettent de se faire une idée sur ce qu'il s'est réellement passé. On suit donc le développement de l'histoire au pas de cet octogénaire valétudinaire, en fait plutôt au déambulateur parce qu'il est diminué physiquement. Et 534 pages en déambulateur, c'est très long.
L'idée de mettre en regard les découvertes faites, qui ne sont en fait que des suppositions, et l'histoire telle qu'elle s'est réellement passée, en alternant les époques, est assez séduisante. Simplement cela devient au bout d'un moment lassant. En effet le résultat est simple : si une hypothèse est émise et suivie d'un chapitre historique, c'est quelle est bonne. Si elle est fausse, pas de chapitre historique. Sinon le lecteur n'a aucun élément pour juger de sa pertinence ou non, je suis donc resté totalement passif devant cette histoire.
Donc, à part le suspense de l'heure du café de la maison de retraite, pas de surprise. Peu sollicité, docilement guidé, je me suis senti tout simplement pur spectateur de cette histoire. Les péripéties arrivent doucement, les protagonistes tournent en rond et même la fin qui se veut plus active m'a laissé de marbre.
Pourtant l'intrigue est assez poussée, notamment dans les mobiles. Pourtant le personnage de la mère est intéressant dans son deuil, mais il faut avouer que ses conversations avec le goulot ou le visionnage du télé-achat rognent rapidement le capital sympathie qu'avaient pu lui donner les malheurs subis.
Je n'ai par ailleurs pas accroché aux descriptions de la lande, de la mer, du paysage de Ösland. Moi qui suis breton du bord de mer, je voue un amour profond à mon berceau de granit, et je n'ai pas retrouvé cela chez les anciens de l'île, ni même l'amour respectueux de l'océan.
Le style de l'auteur est plutôt agréable mais se ressent du rythme arthritique du livre : il en devient pesant et lourd. le roman semble bien touffu pour une simple relation a posteriori d'une "enquête " de vingt ans.
Conclusion
Un livre qui se laisse lire. Mais qui se laisse seulement, qui ne se fait jamais désirer, malgré une certaine qualité de construction.
Ma note : 12/20.
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