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Critique de Erveine


Il y a du grain quand Pierre Thiry tempête. Luxure et effervescence déferlent en Fastueuse Tempête Féconde. Quand le crayon s'emballe, nous ne savons plus qui de lui, de nous, sommes maîtres. Il arrive même que les mots nous échappent, nous révèlent à nous-mêmes. Nous partons ainsi vers des contrées ignorées où les mots sont les agents de nos explorations qui nous mènent vers une ascension sensorielle et perfectible. Les mots sont un puits sans fond de découvertes tant notre langue est riche. Aussi, faut-il la défendre en conséquence pour ne pas qu'elle s'épuise de cela, l'âme du poète a la primauté, il est le vaillant conquérant de la rime et du ton, de la musicalité et du jeu. Avec avarice, permettez ! deux rimes suffisent pour ne pas vous priver, car, lirez vous-même ce bel assemblage ; deux rimes pour vous livrer mon sentiment.
Critique P. 99
La critique est une ascèse
Le cirque d'une exégèse.
― Un tour de piste austère en révolution circulaire pour une studieuse observation.
Le carré des radis P. 111
Ils jouent aux petits soldats,
Les radis sous leurs bardas.
― L'oiseau, la terre, les hommes. le rouge-gorge passe en revue l'aligné des radis casqués de verdure.
La nuit passe vite P. 120
Soudain l'oiseau hurle et hisse
Le soleil hors des coulisses.
― le jour se lève, hors des ‘cous lisses', l'oiseau pépie et peigne sa plume au jour naissant.
Impasse P. 125
Monté sur des roues énormes
Avec une benne hors norme.
― Là, Pierre roule des mécaniques. Il parle de ‘un qui passe', faisant l'hypotypose du monde moderne en charge de l'encombrant.
Falmarès poète intense P. 129
Falmarès, ami poète
Que mes mots te soient soutien.
― de Conakry comme un cri, que tes mots soient les miens.
Absurde éternuement P. 132
Se plonger en prose brève
Pour songer, rêver sans trêve.
― Arrêter le temps, faire un saut d'avant arrière, inhaler en submersion salée et éternuer au réel.
Á l'aube P. 138
Á l'aurore un reflet court
Sur les flots du ruisseau sourd;
― Á flanc de coteau, la douce pesanteur qui précède le bouillonnant et bruissant lever des hommes.
Du numéro 16, Allumez votre chandelle page 104, je ne dirai rien car c'est mon préféré de ces cent-dix-neuf sonnets. Soit, sept chapitres de dix-sept sonnets que je découvre au fil de l'eau, du temps et de l'envie.
Dans un domaine pierreux, de belles pierres pour Pierre, un peu à l'extérieur du canton de Buchy, à Héronchelles exactement ; c'était en septembre mais je n'y étais pas. J'imagine toutefois, les mots dans cet écrin de verdure en ‘effet', où s'animent ses ateliers d'écriture ; je transpose l'image en quelques lieux spirituels, une jolie église par exemple pour l'aura de résonance, avec un accompagnement musical, mais une ode minimaliste et l'avènement de la prosodie. Quel bel effet, avec ou sans la foi, peu importe. Vous comprendrez que ce livre m'a plu, il est pour de jeunes esprits une gymnastique salutaire pour libérer l'écrit. J'entends par là qu'il ne faut pas hésiter à se lancer car le perfectible vient après. Toute production nous appartient tant qu'elle est secrète mais elle vit dans sa révélation.
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