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Critique de irisrivaldi


​Attention un monument peut en cacher un autre. Et dans son Mystère du pont Gustave-Flaubert, Pierre Thiry a bien compris qu'il n'y avait rien de mieux que l'imagination pour faire cohabiter belles-lettres et ouvrage d'art. Ainsi célébrerons-nous demain le bicentenaire de Gustave Flaubert, ce roc de la littérature, né à Rouen le 12 décembre 1821 et qui s'est éteint le 8 mai 1880 dans sa demeure De Croisset. Il n'est donc pas trop tard pour poster ma chronique… au sujet d'un livre que Pierre Thiry lui-même qualifie de « polar décalé ». Décalé, c'est le moins qu'on puisse dire. Au coeur de l'intrigue, on trouve bien une enquête menée par un certain Jules Kostelos, détective privé, que le commissaire Jeton a mandaté pour retrouver son vélo, un engin unique auquel le policier tient comme à la prunelle de ses yeux et qui lui a été dérobé dans des circonstances bien embrouillées… sur le pont Gustave-Flaubert de Rouen justement. Mais tout ceci n'est que trompe-l'oeil, un prétexte en somme pour construire un authentique roman à tiroirs. Et quels tiroirs !

Dans sa postface, l'auteur nous en dit plus sur ses intentions concernant cette fantaisie littéraire qu'il faut aborder comme un « essai de roman », motivé par l'envie de construire un récit dont le pont Gustave-Flaubert serait comme l'instrument de musique qui en accompagnerait un autre. Bien observé : d'ailleurs il ne manque pas d'allure ce géant de pierre, on le reconnaît de loin avec ses impressionnants piliers surmontés de « papillons » ; et le profane qui ne touche sa bille ni en architecture ni en musique pourrait peut-être voir dans ses tubulaires une sorte d'orgue monumental.
En tout cas Pierre Thiry, lui, entend bien une musique dans l'écriture du dédicataire de ce pont majestueux et nous convie donc à communier avec l'esprit de Flaubert au travers de multiples références à son oeuvre.
Pierre Thiry considère également son « essai » comme un moment particulier, une improvisation, mais une impro un tout petit peu maîtrisée quand même… En effet, en plus de rendre un hommage très réussi à un écrivain qui l'accompagne depuis fort longtemps, il nous prend par la main pour une déambulation tour à tour riche, tendre et pittoresque dans les rues, places et jardins de la capitale normande. Une balade enchanteresse au fil de l'eau aussi, le long de la Seine, de ses ponts et de ses quais, bien sûr, là où les marins du monde entier ont désormais pris l'habitude de venir amarrer leurs grands voiliers tous les quatre à six ans, pendant l'Armada de Rouen. le récit va donc s'ancrer en 2017 lors de ce rassemblement tant attendu, qui en réalité ne s'est pas déroulé cette année-là, mais qu'importe ; l'essentiel est que l'histoire préserve sa magie, à l'unisson des envolées d'un opéra flamboyant. Celui qu'aurait peut-être écrit Giovanni Bottesini, allez savoir.
Lien : http://scambiculturali.over-..
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