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Critique de tynn


Deux mariages ou la guerre!
L'enjeu est d'importance pour la France du Régent et l'Espagne de Philippe V.
Le bonheur de quatre enfants dont deux futurs rois doit s'effacer devant la raison d'Etat.

J'ai été bien inspirée de prendre le temps de me replonger dans la généalogie des Bourbon de France et d'Espagne, en parallèle des premiers chapitres de cette double transaction royale, car il y a de quoi se perdre dans les ascendants et descendants!
Par le fait, on peut passer à coté des enjeux politiques que représentaient ces alliances dynastiques où les filles faisaient figure de monnaie. Quand on sait qu'il s'agit de la même famille, issue de Louis XIV, la vie des monarchies apparait vraiment faite de renoncements personnels.

Changer de pays par des voyages interminables, de cercle familial, de langue... Les relations se coupaient définitivement, si ce n'est par quelques lettres. Mais on perdait peu, car on était si peu aimé. On ne s'embarrassait pas psychologie enfantine à l'époque!

Avec une vision plus claire de la géopolitique du 18ème siècle, j'ai pris plaisir à lire ces destins d'enfants, de sang royal pour leur bonheur et leur malheur. Simulacre d'enfance heureuse, hypocrisie, solitude, tristesse et contraintes étaient leur quotidien, dans un monde où l'on était majeur à 13 ans. On leur prête une maturité peu crédible pour notre époque, mais l'éducation faisait la part belle à l'apparence et imposait aux jeunes esprits un détachement et une maitrise de soi impitoyables.

A condition d'aimer la thématique historique, ce livre est agréable et bien documenté mais reste un roman. Chantal Thomas offre une approche fictive et personnelle d'un fait politique, sans en dénaturer l'intérêt. C'est vivant, plein d'humour, le quotidien de cour est reconstitué avec minutie, les lieux touristiquement connus renaissent dans leur contexte royal et il est amusant de rechercher les portraits de tous les personnages, de voir leur ressemblance, de découvrir leur destin parfois si différent des contrats et alliances.

En complément d'érudition, on peut toujours tenter les Mémoires de Saint-Simon, chroniqueur incontesté du début du règne de Louis le Bien Aimé, bien mal nommé. Plus studieux...
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