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Citations sur Rosewater, tome 2 : Insurrection (13)

Quelle sorte de société est-ce donc, pour isoler les gens au point qu’ils aient besoin de l’approbation de quelques inconnus ?
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Pénétrer dans la grande xénosphère l'oblige à abandonner ses propres défenses psychiques. Kaaro s'est construit un labyrinthe doté d'un décor ; du vent, de la chaleur, des odeurs qui doivent être créées dans un ordre déterminé. Il répète des phrases apparemment aléatoires, et après le labyrinthe, il se trouve dans une prairie. Il est surpris de constater que Yaro le suit dans cet univers mental. Cette fois, c'est le véritable chien et pas seulement un souvenir.

« Bon chien », dit-il. Il ne comprend pas pourquoi des gens peuvent croire que les animaux n'ont pas de conscience.
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Molara agite doucement ses ailes bleu foncé ornées de taches noires. Elle flotte sur les courants mentaux, entourée de miasmes psychiques. Ses lèvres sont entrouvertes et Anthony sent réagir la partie humaine de son corps. Il ne sait pas si Molara le provoque volontairement.
« Ne reste pas sur mon chemin, crampon.
– Si tu avais fait ton travail, je n’aurais pas besoin de l’accomplir à ta place, réplique Anthony.
– Pardon ? » Elle plisse les paupières.
« Le processus est très simple. Quand un corps humain est suffisamment converti par les xénoformes, tu expédies le signal et le scientifique du renouveau envoie le fantôme de test. Les xénoformes sont conçues pour accepter la conscience. Alors, comment as-tu fait pour merder ? Parce que c’est bien toi qui as merdé.
– Je ne sais pas, mais je compte le découvrir.
– Nous devons d’abord trouver le fantôme quantique, dit Anthony. Tu pourras diagnostiquer ta maladie plus tard. »
Molara semble sur le point de répondre, mais Anthony se déconnecte de la xénosphère. Il fait pousser des cals pour protéger la plante de ses pieds nus, puis patauge dans la boue jusqu’à atteindre la terre ferme. La végétation devient plus dense et il avance bientôt parmi les herbes à éléphant. On y trouve des animaux, mais il s’enfuient à son approche : des aulacodes, des galagos et des rats. Sa robe en coton se gonfle, mais il n’y a pas trop de vent et l’air est doux. Anthony aperçoit çà et là de vieux canoës abandonnés, tout délabrés, sans rames. Il perçoit des grattements dans la terre, le bruit du trafic routier devant lui, celui des chauves-souris qui volent plus haut. Il se dirige vers la route.
Au Nigeria, personne ne s’arrêtera en pleine nuit pour un homme encapuchonné qui marche pieds nus au bord de la chaussée. Dans la lueur des phares, Anthony remarque la couleur de ses avant-bras et la rend plus sombre, un peu comme celle de son ami Kaaro. Les nuances de la peau le déconcertent. C’est une distinction tellement humaine. Ils ont pratiquement le même ADN et ils pratiquent des discriminations en fonction de la division de la lumière blanche, de la proéminence des mâchoires, de la forme des yeux ou du nez. C’est du délire. Un peu comme leur fétichisme vestimentaire.
Il marche vers Rosewater.
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Dehors, sur sa gauche, elle aperçoit le dôme qui dépasse tous les bâtiments. Il est maintenant bleu foncé, légèrement luisant. Alors qu’il s’agissait initialement d’une simple bulle lisse émergeant du sol, il a produit depuis peu des extrusions, des épines plus ou moins pointues. Personne ne sait pourquoi, mais certains scientifiques ont émis l’hypothèse qu’il voulait transférer des données à plus grande distance. Le public ne s’y intéresse pas tant qu’il lui fournit de l’électricité et continue de s’ouvrir chaque année pour soigner les gens. Les créatures extraterrestres restent à l’intérieur, les humains à l’extérieur, et tout le monde est content.
Sauf que ce n’est pas exact. Toute l’atmosphère est saturée de xénoformes, et ce depuis des siècles. La première cargaison est arrivée dans un astéroïde. Conçues pour s’adapter, les cellules se sont multipliées, se sont répandues dans l’air, sur la terre et dans la mer ; une invasion habile qui n’impliquait pas d’ovnis ni de vaisseaux de combat, mais consistait simplement à remplacer les cellules humaines par des xénoformes. Puis vint Armoise, qu’on prit d’abord pour un astéroïde alors qu’il s’agissait en fait d’un voyageur, un organisme massif, aussi gros qu’un village, intelligent et souterrain, capable de se déplacer dans la croûte terrestre. Il s’est installé au Nigeria, niché dans son biodôme protecteur. Ce dernier retient les autres organismes vivant à l’intérieur d’Armoise, ainsi que quelques humains qui ont choisi très tôt de vivre avec le visiteur de l’espace.
Tout ne s’est pas passé sans difficulté. Des animaux extraterrestres ont contaminé l’écosystème et, si certains sont inoffensifs, d’autres sont des prédateurs. La xénobiologie est maintenant une matière enseignée dans les universités.
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Je ne suis pas un assassin.
J’aimerais que ce soit bien clair, même si je suis en train de nettoyer mon pistolet en commençant ce récit, après avoir déjà démonté et fourbi mon fusil, dans l’intention de tuer. Les ordres.
Pour la plupart des Africains, la fracassante révélation qu’un extraterrestre avait atterri à Londres en météorite et grandissait sous la terre ne signifiait pas grand-chose. Cela ne perturba pas beaucoup nos existences. On colporta des théories conspirationnistes plus intéressantes, voilà tout. Mais le prix du bol de riz demeurait toujours trop élevé.
Quand nous avons perdu le contact avec les Etats-Unis, la Chine et la Russie jouèrent des coudes pour prendre la place prédominante laissée par ce vide économique et militaire. Le prix du bol de riz grimpa encore.
Mais maintenant, il est ici, au Nigeria, et cela signifie, au moins pour moi, qu’il faut procéder à des exécutions extrajudiciaires.
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Si les éléments de votre cabane étaient fixés par des clous de quinze centimètres, un voleur pouvait vous en faucher ou un deux pendant la nuit. Même si elle ne s'écroulait pas, elle risquait malgré tout de vaciller. Le vol endémique des clous poussa un type nommé Solo à bâtir le premier mur. C'était un ouvrage misérable, par ailleurs édifié avec des blocs de ciment volés, mais ce mur représente la première structure permanente de Rosewater. Solo construisit ensuite une cabane en bois en utilisant le mur comme appui, et un petit malin profita du côté libre. Les deux baraques furent à l'origine de la première rue, parce que les gens ont tendance à se regrouper quand d'autres sont déjà sur place.
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« Votre peau. Elle est bizarre. On dirait que vous utilisez trop de maquillage. Et vous aviez l'air différent quand vous êtes monté. Ne me faites pas de mal.
- Ne craignez rien, mon jeune ami. »

En paiement pour la course, Anthony sonde le cerveau de l'homme et augmente ses facultés d'attention, sa persévérance, ainsi que sa tolérance à l'ennui. Cela pourra lui profiter dans son travail et sa vie personnelle.
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Le signal d'un moment d'intimité. Elle ferme les yeux et attend. Tout se met à changer. Ils ne sont plus dans la maison, mais dans un lieu où ils ne risquent pas d'être espionnés. Kaaro, son amant, les conduit dans un endroit où les évènements n'obéissent plus à une chronologie classique. Le temps est comprimé ou étiré. L'espace correspond à ce qu'ils souhaitent.
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Pour la plupart des Africains, la fracassante révélation qu'un extraterrestre avait atterri à Londres en météorite et grandissait sous la terre ne signifiait pas grand-chose. Cela ne perturba pas beaucoup nos existences. On colporta des théories conspirationnistes plus intéressantes, voilà tout. Mais le prix du bol de riz demeurait toujours trop élevé.
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La créature est principalement verte, mais certaines parties sont rouges, mauves et brunes, sans parler des fleurs, un vrai festival de couleurs. Du pollen voltige dans l'air, ce qui explique pourquoi Dahun m'a fourni un masque de protection. Un hallucinogène, peut-être ? Ou du poison ? De temps en temps, un organe projette ces particules. Pour le reste, le végétal semble assez placide. Je n'ai pas à attendre longtemps avant que la plante n'expulse une de ses créatures. Des racines et des tiges se tortillent avec vigueur, puis se séparent lentement pour former un orifice dans lequel apparaît un humanoïde, maintenu par des vrilles qu'il doit casser pour se dégager. Après cela, il s'envole en agitant ses ailes. Il ne ressemble pas à un animal et son vol ne trahit aucune hésitation.
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