C’est comme ça entre toi et moi, quand on n’est pas ensemble, ce n’est qu’une pause dans le temps, notre temps à tous les deux.
Qu'elle soit faite de légers grains semblables au sable, si fine qu'elle s'évapore déjà sous le discret rayon du soleil, ou qu'elle soit constituée de gouttes plus mordantes qu'une lame aiguisée, pareilles à des diamants dont la colette nous transpercerait la peau, la pluie est mouvement perpétuel. Par sa mutation constante, elle nous dit l'éphémère d'une forme qui finit toujours par se renouveler et qui ne se ressemble jamais.
Qui d'autre qu'un mort pourrait traverser l'éternité ?
Tu sais, parfois les choses font tellement mal que même les larmes refusent de couler.
Il fixe donc avec insistance les iris de ses interlocuteurs qui, tous, détournent le regard, et ça le conforte dans son idée : tout le monde a quelque chose à cacher.
Yoru dit que ppur s'inscrire dans le réel, il faut avoir un nom. Comme ton maître en a beaucoup, ça veut dire qu'il est dans plein de réalités !
Je lui avais laissé un message, ça faisait trop longtemps qu'on ne s'était pas vus : " J'aimerais me balader dans une brocante pour me vider l'esprit...Ou me reposer dans un parc, sur une rive, qu'importe ? et pique-niquer, en parlant de tout et de rien, en ne parlant pas, limite, on observe les canards manger du pain et on se dit que la vie est belle parce qu'elle est simple (...) On regarde les gens passer, on leur invente une vie, on sourit ou on rit, selon son énergie. (p. 93)
Avec le rouge-à-lèvres-que-papa-veut-pas-que-je-porte, elle a dessiné le monde. (p. 70)
- Je ne sais pas, je ne l'ai jamais connu. je veux dire, pourquoi est-ce qu'un homme dont j'aurais hérité quelques gênes serait plus mon aïeul qu' Emil Cioran ? Lui, au moins, m'aura transmis sa pensée. Et je préfère de loin l'héritage intellectuel à l'héritage génétique. (p. 37)
« Ça souffle fort. Pourtant, ça ne fait pas mal. C’est plutôt la caresse frivole de doigts calleux mais délicats. Tout est dans la manière, il paraît, et la sérénité est là, au milieu des clameurs des enfants, des pages d’un livre qu’on tourne à un rythme régulier, là, dans la lourdeur même des rayons du soleil qui agressent l’épiderme et brûlent la chevelure, et ce n’est pas grave, non ce n’est pas grave, car le vent sait apporter son réconfort. »