Citations sur Presque une nuit d'été (12)
Je lui avais laissé un message, ça faisait trop longtemps qu'on ne s'était pas vus : " J'aimerais me balader dans une brocante pour me vider l'esprit...Ou me reposer dans un parc, sur une rive, qu'importe ? et pique-niquer, en parlant de tout et de rien, en ne parlant pas, limite, on observe les canards manger du pain et on se dit que la vie est belle parce qu'elle est simple (...) On regarde les gens passer, on leur invente une vie, on sourit ou on rit, selon son énergie. (p. 93)
Avec le rouge-à-lèvres-que-papa-veut-pas-que-je-porte, elle a dessiné le monde. (p. 70)
- Je ne sais pas, je ne l'ai jamais connu. je veux dire, pourquoi est-ce qu'un homme dont j'aurais hérité quelques gênes serait plus mon aïeul qu' Emil Cioran ? Lui, au moins, m'aura transmis sa pensée. Et je préfère de loin l'héritage intellectuel à l'héritage génétique. (p. 37)
« – C’est rassurant d’aller vers un objectif au bout duquel il y a une limite : ça permet de pas se perdre. Parce que vivre, au fond, c’est tâter du vide dans le noir complet. La seule chose dont on peut être sûre, c’est que le mur qu’on finira par toucher signifie notre mort, pas vrai? Mais on ne sait jamais vraiment quand ça arrivera. Alors on subsiste sur terre comme des immortels, on penses à sa vie qui n’est faite que d’occasions ratées… L’humanité, c’est l’armée de la déception et, pourtant, je la trouve belle à toujours espérer mieux malgré les crève-cœur qu’elle se mange… »
C’est comme ça entre toi et moi, quand on n’est pas ensemble, ce n’est qu’une pause dans le temps, notre temps à tous les deux.
Qu'elle soit faite de légers grains semblables au sable, si fine qu'elle s'évapore déjà sous le discret rayon du soleil, ou qu'elle soit constituée de gouttes plus mordantes qu'une lame aiguisée, pareilles à des diamants dont la colette nous transpercerait la peau, la pluie est mouvement perpétuel. Par sa mutation constante, elle nous dit l'éphémère d'une forme qui finit toujours par se renouveler et qui ne se ressemble jamais.
Qui d'autre qu'un mort pourrait traverser l'éternité ?
« Ça souffle fort. Pourtant, ça ne fait pas mal. C’est plutôt la caresse frivole de doigts calleux mais délicats. Tout est dans la manière, il paraît, et la sérénité est là, au milieu des clameurs des enfants, des pages d’un livre qu’on tourne à un rythme régulier, là, dans la lourdeur même des rayons du soleil qui agressent l’épiderme et brûlent la chevelure, et ce n’est pas grave, non ce n’est pas grave, car le vent sait apporter son réconfort. »
« – Pourquoi dit-on « tomber amoureux »? Pourquoi faut-il qu’on tombe? On pourrait tout aussi bien « se relever amoureux », voire s’immobiliser… – Non. S’immobiliser, on ne peut pas. L’amour est un sentiment qui demande du mouvement, il implique un espace et un corps qui se démène dedans. Tomber, c’est « être entraîné de haut en bas », comme le dicte la loi de l’attraction universelle. Ce qui signifie que « tomber amoureux », ce n’est pas un état dans lequel on se trouve mais un état dans lequel on chute, littéralement. »
Tu sais, parfois les choses font tellement mal que même les larmes refusent de couler.