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Citations sur Le jardin de verre (15)

Le russe était devenu un visage toujours froncé. Beau, surnaturellement beau, cependant plein de cruauté. Quand il me souriait, même les épines devenaient fleurs, autour de moi. Mais quand je me trompais…La reine des glaces que j’étais redevenait une fille de l’orphelinat avec laquelle je commençais de me crêper le chignon. Je pleurais chaque jour. Je poussais les mots du pied, pour les faire sortir de moi. Je les retirais de ma chair avec les dents, comme des épines d’églantier. Devant les difficultés, je m’enfonçais les ongles dans les cuisses. De toute façon, la douleur se ressentait de plusieurs endroits à la fois. Les sons devenaient plus limpides et sortaient de moi clairs et corrects.
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Si je retire de la liste ceux qui ont fait des études supérieures, puis ceux dont la mère s’est coltiné un demi-cochon et des kilos de beurre, afin de les faire réformer, les couards et les petits malins, les pacifistes et les repentis, et les témoins de qui sait quel saint, qui resterait-il pour combattre dans une guerre ?
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Elle m’avait surprise un jour avec un livre qui racontait l’histoire d’une princesse qui s’était couchée sur un petit pois et qui n’avait pas pu dormir à cause de lui. "C’est avec des conneries comme ça que tu perds ton temps ?", m’avait-elle demandé.
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Il vaut mieux vivre, Lastotchka, avec la souffrance qu'avec la honte. rappelle-toi cela de moi. Lorsque la souffrance arrive, lorsqu'elle frappe à la porte, ouvre-lui et basta. Elle s'assied à table avec toi, vous buvez à la même tasse, elle retape ton oreiller pour la nuit. La souffrance partage ta vie, comme si vous vous connaissiez depuis mille ans. Comme une vieille fille, elle te veut pour elle toute seule.
........
Mais la honte, Lastotchka, est une affaire grossière. La honte ne te retire rien, elle t'en ajoute. Elle pénètre en toi comme une écharde et te remplit de pus. Tu l'acceptes une seconde, et elle ne te lâchera plus pour les siècles des siècles. Elle te prend à la gorge, elle t'emporte et même la mort ne peut te sortir de sous son talon de diablesse.
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Aucun autre matin n’a ressemblé à celui-là, le premier, quand je me suis réveillée. J’avais dormi au beau milieu de son lit, comme si j’en étais la farce. Cinq petites filles auraient tenu à côté de moi, si nous nous étions toutes couchées en travers. C’est ainsi que vivent les bonbons, ai-je songé. Enveloppés dans des strates bruissantes, jusqu’à ce qu’une bouche les gobe. À l’orphelinat, je n’avais qu’une seule couverture. La mienne avait une odeur de souris, mais ça aurait pu être pire. Autour de moi, la lumière jaillissait des objets. Même des sièges, même des murs. Je n’avais jamais rien vu de tel. À la fenêtre, un monde nouveau. Une branche d’arbre, avec des gouttes de rosée ; on aurait dit des perles. Un animal enchanté. Dans le ciel, mêlés, des cimes d’arbre et des oiseaux. Une voix est venue vers moi….. Cette voix m’a ouverte, comme une clef, et s’est nichée entre mes côtes, à gauche. Quand je me suis levée, j’avais une mère. Quel sentiment étrange de n’être plus orpheline, quelle peur aussi de le redevenir dans une seconde ! …. m’a-t-elle appelée, et c’est le nom qu’elle a employé désormais.
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