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Critique de visages


J'ai eu envie de faire connaissance avec Tatiana Tibuleac, attirée par la magnifique peinture de Lulia Schiopu mais aussi pour découvrir un peu la littérature moldave. Je ne le regrette pas car c'est un très beau livre mais dont je suis certaine de n'avoir pas été capable de tout percevoir. le style d'écriture m'a parfois déroutée car il n'y a pas de linéarité, la narratrice parle parfois en tant qu'enfant,puis adulte. S'adresse à ses parents inconnus ou est dans l'introspection. Mais j'ai aussi parfois été émerveillée par sa poésie. L'histoire nous raconte la quête identitaire de cette petite fille abandonnée par ses parents et recueillie par Pavlona,une femme dure qui va l'entraîner avec elle au ramassage de bouteilles de verre afin d'amasser " des sous" pour plus tard. Ce besoin d'accumuler en vivant chichement est une obsession. le bonheur n'est pas permis au présent,il doit d'amasser pour un jour être vu, étalé et englouti avec ostentation. La folie finit par habiter entièrement cette femme. le parcours de Lastotchka est constitué de souffrance. le récit n'en délivre que des indices,des morceaux dans le désordre, comme des éclats de verre. La quête identitaire de cette enfant est en miroir de celle du pays et je n'ai pas tout saisi du contexte géo politique de cette époque qui imprègne profondément l'histoire. J'ai porté la lourdeur,la honte,la culpabilité de Lastotchka tout au long de ma lecture comme un poid mort,car il n'y a pas de tendresse,pas d'amour,pas de lumière,juste de la solitude et de la souffrance. Tous les conflits intérieurs de Lastotchka se traduisent par sa lutte perpétuelle avec la langue qui lui est permise d'utiliser au gré des mutations sociales et politiques,sa langue maternelle,le russe, le roumain....un livre qui marque par sa profondeur . Je pense que la traduction a dû être un exercice très complexe !
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