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Citations sur Amatka (13)

“Ce n’est pas toi. C’est ce boulot qui est absurde”
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“En regardant vers l’avenir” signifiait qu’il était malvenu d’en parler”
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Valise ,murmura Vanja pour que l'objet conserve sa forme un tantinet plus longtemps.
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Seule une frêle coquille la séparait de l'étendue invisible qu'elle parcourait.
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On s’était occupé de cette femme. Comme on s’était occupé de Lars. Comme on s’occupait de tous ceux qui parlaient à tort et à travers. La peine de mort n’existait pas, dans les colonies. Mais il fallait empêcher les dissidents de mettre la communauté en péril. La procédure neurochirurgicale visant à oblitérer le centre du langage était une solution élégante.
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« En fait, c’est mon meilleur ami depuis la maison d’enfants. On a toujours habité ensemble. C’était juste plus pratique de faire deux enfants ensemble, au lieu de pointer au dispensaire ou d’essayer de dégoter quelqu’un au centre de loisirs. »
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Personne n’observerait de minute de silence pour lui. Prendre une vie, la sienne ou celle d’autrui, était l’acte le plus déloyal qui soit : toute vie perdue mettait la colonie en péril. Les meurtriers n’étaient plus citoyens.
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Qu’y avait-il dans la langue d’Anna de Berol ? Comme si elle comprenait les mots et les objets plus profondément que quiconque. Ses poèmes n’étaient pas de simples marquages rimés. Ils ne décrivaient pas seulement le monde. Vanja avait la sensation que les serres n’avaient plus besoin d’être marquées depuis qu’Anna de Berol avait figé aussi parfaitement leur forme.
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La pièce était exiguë et ses parois tapissées d’étagères de livres, laissant tout juste assez de place pour une table de lecture centrale. Derrière le guichet, à côté de la porte, siégeait un homme replet arborant lunettes, barbe rousse et cheveux bouclés déjà clairsemés. Il remplissait de petites fiches.
Lorsque Vanja ferma la porte, il posa son stylo et leva sur elle des yeux d’un brun amène.
– Bienvenue.
– Merci.
Vanja resta sur place et inspecta l’intégralité de la pièce.
– Cherches-tu quelque chose en particulier ?
– Je suis en visite, dit Vanja. Je viens d’Essre.
– Et tu es entrée ici. (Le regard du bibliothécaire s’illumina sensiblement.) Connais-tu les auteurs d’Amatka ?
– Euh, non.
Le bibliothécaire se leva pour rejoindre l’étagère située au centre du mur opposé. Il pencha la tête sur le côté et parcourut les rangées de l’index avant de localiser un volume peu épais. Il le sortit et frotta délicatement la couverture.
– De la poésie, dit-il. Si tu veux apprendre à connaître Amatka, tu dois lire notre poésie. Ce recueil a été écrit par Anna de Berol. Très concis, très représentatif de notre culture.
Il rendit le livre à Vanja.
Elle le retourna. De la serre 3 avait été publié vingt ans auparavant : trois cent soixante-cinq poèmes décrivant en détail la serre 3. Vanja ouvrit le livre au hasard.

cinq heures vingt-deux parmi les betteraves
un glissement du voilé à l’acuité
les longs sillons de terre calcaire
le bruit de l’eau que pompent les racines

– Il est connu ? demanda Vanja.
– Très, très connu, répondit le bibliothécaire. Pas autant que De la serre 5, qui est de loin son plus populaire, mais notre exemplaire est sorti. Cela dit, on peut les lire dans l’ordre qu’on veut. Ils sont écrits de telle sorte qu’on puisse commencer n’importe où.
Selon la page de garde, la série était constituée de huit tomes, chacun décrivant une des serres périphériques.
– Anna a mis dix ans pour terminer cette série, renchérit-il. Le dernier livre est le plus abouti. Extrêmement dense. (Il souligna son propos d’un hochement de tête.) Je te conseille de commencer par un des autres.
Vanja garda l’ouvrage en main tout en explorant les étagères. La sélection était très similaire à celle d’Essre. La plupart des rayonnages étaient remplis d’essais, d’histoires des colonies et de biographies des Héros, ces citoyens s’étant distingués par leurs services rendus aux colonies, leurs actes et leur sens du sacrifice. Vanja sortit d’un rayonnage Des colonies, à destination des enfants. Ils l’avaient lu en classe. Vanja avait toujours voulu visiter les autres colonies. Elle s’était imaginée assise sur les rives de Balbit, ou contemplant les grandes usines d’Odek.
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Vanja de Brilar Essre Deux, assistante d’information auprès des Experts de l’hygiène d’Essre, était la seule passagère de l’autotrain pour Amatka. Dès qu’elle eut grimpé les marches, la porte se referma derrière elle et le train démarra d’un coup sec. Vanja raffermit sa prise sur sa besace et sa mallette de machine à écrire, puis, du pied, poussa sa valise de l’autre côté de la porte coulissante. Il faisait parfaitement noir. Elle tâta le mur et découvrit un interrupteur près du seuil. Une lumière jaillit, diffuse et jaune.
Le wagon voyageurs était un espace exigu, vide à l’exception de couchettes en vinyle marron flanquant les murs et de porte-bagages chargés de couvertures et d’oreillers plats, assez larges pour qu’on puisse également y dormir. La voiture était conçue pour la migration, le transport des pionniers à la conquête de nouveaux espaces, ce qui, en l’occurrence, ne présentait aucune utilité.
Vanja laissa ses affaires devant la porte et s’assit sur chacune des couchettes. Elles étaient aussi dures et peu confortables les unes que les autres. Leur revêtement, lisse d’apparence, se révéla rugueux et désagréable au toucher. Vanja choisit la banquette la plus éloignée de la porte, au fond à droite, juste à côté de la salle commune, d’où on voyait l’ensemble du compartiment. Ces lieux lui rappelaient vaguement le dortoir de la maison d’enfants 2 : mêmes matelas en vinyle sous les draps, même odeur tenace de corps. À cette différence que le dortoir regorgeait d’enfants et bourdonnait de voix.
Vanja inspecta la petite salle commune. Il n’y avait qu’une fenêtre, à droite. Basse et large, elle était dotée de bords arrondis et d’un store. À y regarder de plus près, l’ouverture s’avéra ne pas être une vitre ordinaire, mais un écran blanc s’allumant au moyen d’un interrupteur, simulacre de lumière naturelle probablement. Sous l’écran, une table boulonnée au sol et quatre chaises. En face, un des meubles encastrés abritait des toilettes sommaires et un lavabo ; l’autre, un garde-manger exigu rempli de conserves et de racines comestibles fraîches. On avait tout marqué au moyen de grandes lettres rassurantes : LAVABO, GARDE-MANGER, TABLE. Il régnait une légère odeur de fumier, provenant tout aussi bien des toilettes que des containers transportés à l’avant du train.
Vanja alla chercher sa valise et en défit les sangles. L’une semblait prête à céder. Vanja avait reçu ce bagage de quelqu’un l’ayant reçu de quelqu’un d’autre et ainsi de suite. Quoi qu’il en soit, il n’allait plus tenir très longtemps : le mot VALISE s’était presque estompé. Vanja aurait pu retracer les lettres, bien sûr, mais la question était de savoir ce qui se produirait en premier : la valise allait-elle partir en lambeaux du fait de son grand âge, ou se dissoudre une fois rangée ? Vanja devrait la mettre au rebut.
– Valise, murmura Vanja pour que l’objet conserve sa forme un tantinet plus longtemps. Valise, valise.
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