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Critique de Franc_Cot


Ce livre écrit par Alexis de Tocqueville en 1856 nous permet de nous rendre compte de la lente transformation de la France et de son administration. Il faut rappeler que Tocqueville est de tendance libérale donc tout ce qui se rapporte à de la centralisation, à la prépondérance de l'Etat va le gêner et il nous le fait bien comprendre.

Tout d'abord il nous dit que la Révolution a repris beaucoup de choses de l'ancien régime, ce serait incorrect de considérer cette période, que l'on a du mal à borner temporellement, comme sortie ex nihilo. Ce qu'elle a gardé et même amplifié c'est la centralisation, en effet il y eut une lente transformation qui détruisit la société féodale et permit l'essor de l'Etat moderne.

A l'aube de la Révolution, les nobles n'étaient plus que des habitants avec des privilèges, celui de ne pas payer l'impôt et des droits tels que l'obligation pour les paysans d'utiliser son moulin ou son pressoir. La France n'avait plus de serfs depuis bien longtemps, les paysans étaient propriétaires ce qui morcela grandement les terres.

L'aristocratie s'était mue en caste, car elle ne se mélangeait plus aux tiers-état et n'avait même plus la mission de les aider, remplacer par l'Etat dans cette diligence. Cet Etat avait permis l'essor des fonctionnaires, charge qui étant grandement apprécié des bourgeois. Concernant ces derniers, ils se comportaient comme les nobles qu'ils tendaient à égaler en richesse, mais leur restaient fortement hostiles. Chaque classe étaient arrivées à détester l'autre.

Il décrit aussi la destruction progressive des libertés communales, remplacées par une prépondérance du pouvoir royale sur tout le territoire par le biais des fonctionnaires locaux. le fait aussi que cette administration ne respectait pas la juridiction quand elle était mise en cause et était dans l'illégalité.

Il y a beaucoup de choses à dire, mais c'est assez ironique que cela soit Louis XVI qui hérita de cet évènement funeste alors même qu'il fit ce qu'il put pour modifier et moderniser la France. Son règne fut d'ailleurs prospère, la richesse augmentait et les affaires allaient bon train. Mais l'Etat qui avait de plus en plus de missions, s'endettait grandement et était en plus de cela mauvais payeur. Cela embêta fortement les gens d'argent, tandis que dans le même temps les nobles et les bourgeois excitaient la ferveur populaire en les plaignant et affichant le train de vie des plus riches.

Tocqueville n'a pas connu cette période, mais d'après ses dires il se renseigna directement à la source, dans la documentation administrative, dans les documents secrets de Turgot, Necker ou Louis XVI. On peut donc avoir peu de doute sur la véracité de ce qu'il nous avance. Dans sa critique de l'Etat « mammouth », cette expression n'existait pas encore, j'ai beaucoup pensé à Alain Peyrefitte dans le mal français, il a sans doute dû s'en inspirer. On retrouve exactement la même critique, celle de la centralisation, d'un Etat qui intervient trop dans l'affaire des gens et les asphyxies d'impôts divers qui ne sont plus utilisés pour leurs missions initiales.

D'ailleurs, bien qu'il nous dit dans « De la démocratie en Amérique » qu'il appréciait le régime démocratique par rapport à la Monarchie, on a presque l'impression qu'il regarde cet ancien régime avec bienveillance et nostalgie.
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