Cependant, notre univers se transforme à chaque instant, mais nous feignons de l'ignorer, nous agrippant aux illusions de sa constance. Et puis un jour, bercés par une température particulièrement douce, nous prenons soudainement conscience de la fragilité d'une vie qui nous semblait immuable
« Je sens aujourd’hui que les forces de la République ne peuvent plus se renouveler : elles sont atteintes de la maladie du dogmatisme social. Ce dernier ignore la transcendance. Je t’ai déjà dit ce que je pensais de la devise en trois mots de la République… En tuant leur roi, les Français se sont fiancés à la mort (…) Bientôt, il ne restera plus qu’un pays délavé, pâle et sans identité. Le génie du christianisme aura cédé sa place au totalitarisme démocratique. La religion humanitaire, qu’aucun projet métaphysique ne soutient, est un aspect de ce totalitarisme (…) Je pense que le dernier sursaut de la France fut probablement son aventure coloniale. Elle était animée d’une vision qui souvent dépassait la matière pour atteindre à l’esprit ».
Il pensait ne pas craindre la mort, qu'il entrevoyait avec un mélange de rigueur et de soumission nécessaire comme un néant vide et reposant, une nuit sans rêves ni convulsions.
La pérennité du palpable ne lui paraissait plus assurée. En conséquence, la permanence de la vie lui semblait se volatiliser.
Son attachement scrupuleux aux règles de la correction, de l'honneur, son souci moral constant lui permettaient d'ordinaire de dissiper son désarroi existentiel.
Cette pudeur était perceptible dans la modestie de la posture de ses pieds légèrement tournés l'un vers l'autre, à la différence des orgueilleux qui les écartent dans une humeur conquérante.