Contes et légendes inachevés, tome 2 : Le Second Age

De toute manière Galadriel voyait là-dessus beaucoup plus loin que Celeborn et elle comprit, d'emblée, que la Terre du Milieu ne serait sauvée de tous les "résidus maléfiques" que Morgoth avait laissés dans son sillage, que par l'union de tous les peuples qui lui étaient hostiles, chacun agissant selon ses forces et à sa façon. Et elle considérait les Nains également avec l'oeil d'un chef de guerre, voyant en eux les meilleurs guerriers à opposer aux Orcs.

Au temps jadis, avant que Sauron ne trompât les forgerons de l'Eregion, Galadriel vint, et elle dit à Celebrimbor, le chef des forgerons-Elfes : "Je dépéris en la Terre du Milieu, car les feuilles tombent et les fleurs que j'ai aimées se fanent, de sorte que le pays de ma demeure est pleins de regrets qu'aucun printemps ne peut guérir. "
"Comment en serait-il autrement pour les Eldar, s'ils ne peuvent se détacher de la Terre du Milieu ? dit Celebrimbor. Et t'en irais-tu donc outre-mer?"

- C'était quoi, cette chose bruyante ? dit Ancalimë.
- Un garçon, dit Zamîn. Si cela te dit quelque chose ! Mais comment saurais-tu ce que c'est ? Ça mange et ça casse, le plus clair du temps. Celui-là n'a jamais fini de manger, mais non sans profit pour lui. Un beau gars !

Le roi Meneldur de Numenor à son fils Aldarion:
Qu'un roi gouverne bien sa maison avant de se mêler de corriger autrui.

Et en son cœur, il résolut de façonner un joyau où serait emprisonnée la claire lumière du soleil, mais qui aurait lui-même la verdeur du feuillage. (page 125)

Dès son plus jeune âge, elle [Galadriel] posséda un don merveilleux de pénétration, mais elle était miséricordieuse en ses jugements, et compréhensive, et ne refusait sa bienveillance à personne (...). (page 99)

"Mais est-ce que les âmes véritablement grandes s'étrécissent dans l'adversité ?" (page 65)

(...) Erendis ne voulait que des domestiques autour d'elles, et des domestiques femmes ; et elle cherchait sans cesse à modeler sa fille à son image et à éveiller en elle sa propre rancœur à l'égard des hommes. (page 47)

Et tel était son caractère, dès qu'il soupçonnait que d'autres s'étaient entendus pour lui tracer une voie de leur choix, qu'il se butait et sur-le-champ s'en détournait. (page 37)

Car Aldarion s'était épris de la Mer Immense et d'un navire voguant seul, sans nulle terre en vue, porté par les vents, l'écume au poitrail, vers des côtes et des ports inconnus ; et cet amour et ce languir jamais plus ne le devaient lâcher, jusqu'au terme de son existence. (page 21)