AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de MarcelineBodier


Noir de Lune est un roman absolument merveilleux, exactement celui qu'il nous faut en cette période morose pour nous évader et vivre une deuxième vie avec les personnages.

J'ai eu la chance de le lire en tant que membre du jury du Prix 20 minutes du roman, qu'il a remporté haut la main. Il a conquis un jury composé de lecteurs venus d'horizons pourtant divers, avec des goûts variés, présidé par Maxime Chattam, qui se sont tous laissés prendre au sortilège de l'univers merveilleux dans lequel évoluent les personnages.

Pour commencer, c'est un grand, un très grand roman d'aventure, du genre qu'on a tous adoré dévorer à tous les âges depuis l'adolescence. Il retrace le chemin initiatique de jeunes gens qui doivent se dresser contre des traditions ancestrales, se battre, trouver leurs alliés dans un monde hostile, surmonter des obstacles... Ils seront les vecteurs de la disparition de vieux pouvoirs épuisés, et du renouveau ; mais renouveler le monde, ça ne se fait pas sans sang, labeur et larmes : et tous les ingrédients y sont.

Il y a aussi dans Noir de Lune des éléments fantastiques : les sociétés sont imaginaires, les peuples ont des pouvoirs magiques, des contes, légendes et folklores déterminent les destins. D'ordinaire, ce n'est pas « mon genre », si bien que j'ai été étonnée de m'y reconnaître quand même, et même, d'en redemander. Mais je sais pourquoi : c'est parce que tout est cohérent. Lorsqu'il y a des pouvoirs magiques, ils ont toujours une signification psychologique et même les batailles sont jubilatoires, parce qu'on ressent facilement la signification métaphorique des voies par lesquelles la victoire s'est infiltrée.

Je croyais que retrouver ce plaisir perdu depuis l'enfance était un rêve impossible : la jubilation de la lecture d'Alexandre Dumas (Les trois mousquetaires) ou de Jules Verne (Le tour du monde en 80 jours). Ou alors, pour le côté fantastique et la création d'un nouveau monde cohérent, la lecture de Tolkien (oui, le seigneur des anneaux). Bref, vous savez, ce plaisir d'une lecture en immersion, impossible à lâcher et qu'on n'accepte d'abandonner dans la journée qu'en échange de la certitude que les aventures des héros vivent avec nous, en nous, avant de les retrouver la nuit ? Ce plaisir, mais dans une écriture moderne, adaptée à notre époque... c'est tout ça que j'ai retrouvé dans Noir de Lune.

C'est un roman assez long ; mais croyez-moi, quand il se termine, on est déçu qu'il soit déjà terminé, tant le plaisir de lire prend vraiment tout son sens quand il s'agit de nous permettre de vivre une deuxième vie intense à côté de celle dite vraie, quelle qu'elle soit. Il est probable qu'en tournant la dernière page, vous serez en colère contre l'éditeur qui a osé interrompre l'histoire à un moment où on a envie de tout sauf d'abandonner les personnages à leur sort. Rassurez-vous, la suite est déjà programmée et moi qui l'ai également lue, je vous le dis : précipitez-vous.

Retenez bien son nom : Estelle Tolliac. Avec ce premier roman, elle fait une entrée absolument fracassante et incontestable dans le monde des grands de la littérature d'aventure, au moment où nous en avons tous le plus besoin.
Lien : https://www.20minutes.fr/art..
Commenter  J’apprécie          462



Ont apprécié cette critique (44)voir plus




{* *}