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Critique de Nastasia-B


Le Diable est une nouvelle très fortement teintée de morale religieuse chrétienne, peut-être TROP fortement teintée de morale religieuse et, en ce sens, je ne considère pas que cela soit ce que Lev Tolstoï a fait de mieux, bien loin de là.

Ici, la femme est vénéneuse, le désir sexuel de l'homme est estampillé du sceau de Satan, ouh ! c'est méchant, c'est mal le sexe, ça brûle les vies, ça sème la douleur, rien de bon là-dedans, c'est l'oeuvre du diable, mes chers enfants. Je vous avoue que ce côté-ci de la nouvelle m'a plutôt agacée.

En outre, Tolstoï étant le grand conteur que l'on sait, la nouvelle se lit toute seule et même, avec un certain plaisir. Il n'a pas son pareil pour nous dépeindre les situations simples de la vie rurale, de même que l'intériorité des personnages, notamment le principal d'entre eux, Eugène Ivanovitch Irténiev, dont la psychologie, avec ses va-et-vient de marée n'est pas sans rappeler le Levine d'Anna Karénine, ou le protagoniste principal de la Mort D'Ivan Ilitch, à savoir, l'auteur lui-même qui, une nouvelle fois, insère beaucoup d'éléments autobiographiques dans son personnage.

Eugène Irténiev est donc un jeune propriétaire terrien de vingt-six ans, qui vient d'hériter d'une propriété déclinante mais surtout des dettes colossales que lui a légué son père avant de mourir. Il s'attache donc, tant bien que mal, à se familiariser aux travaux agricoles et à colmater les brèches dans les finances familiales.

Ce n'est pas une mince affaire et voilà qui lui soutire beaucoup de son temps et de son énergie… Mais pas toute son énergie… Il y a comme un truc qui pousse en lui et qui chaque jour lui rend la tâche plus pénible, un truc qui occupe toutes ses pensées, lui qui se croit honnête, brave et sérieux, un truc pas sérieux, une bagatelle, une envie de légèreté, une envie de se faire du bien auprès du sexe faible…

Attention ! voilà le grand Satan qui arrive, la femme avec ses doigts crochus et ses dents de vampire, prête à corrompre le coeur des hommes, prête à noyer l'humanité dans un ruisseau d'immondice, celle par qui tous les malheurs arrivent…

La suite, ma foi, ce sera à vous de la découvrir car je ne voudrais pas qu'on accuse encore la Femme, cette odieuse, cette abominable, d'un autre péché, véniel certes, mais péché tout de même, le tout contraire aux valeurs si charitablement promues par la très sainte, très noble et très c…… religion chrétienne. (Complétez avec l'adjectif qui vous convient, pour ma part, je sais lequel je prends.) D'ailleurs, c'est bien le diable si cet avis vaut quelque chose. Amen.
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