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Critique de PatriceG


Ne cherchez pas, ce que j'ai à vous dire ici vous ne trouverez pas dans Souvenirs et récits de la Pléiade, pas plus dans les 5 autres, niet, nan, macache beseff, nada, parce que La Pléiade n'a pas terminé son boulot ou son bouleau comme on voudra dans son voyage au pays des frimas cher à tolstoï. Il existe quantité de merveilleux textes, son théâtre aussi qui a été jadis plébiscité en Russie, que l'édition légendaire française n'a pas retenus ou est-ce dans les tiroirs ?

J'avais préparé une missive à l'ordre de Gallimard pour leur suggérer vivement de poursuivre sur leur belle lancée, j'avais même préparé la liste, non exhaustive d'ailleurs de tous les textes manquants et j'ai égaré ma feuille. Je reconnais que c'est un sujet pour un éditeur : doit-on tout publier, mais dans le cas de tolstoï c'est particulier : il y a eu plusieurs tolstoï et plus d'un disant "merde" à l'autre .. Je comprends un peu l'éditeur qui n'a pas voulu entendre ses dizaines de textes didactiques, religieux, même son théâtre. Qu'on ne vienne pas me dire chez Gallimard Pléiade qu'il leur revient de faire un choix, l'auteur étant rarement de ce monde pour les aider..

Mais si la curiosité nous prenait de demander à l'artiste-écrivain qui a pratiquement épuisé le sujet de son vivant, ce qu'il aimait en premier de son oeuvre, on serait passablement surpris. Il l'a dit avec la réserve que j'indique plus haut.

Il a réagi lui-même à quantité de ses oeuvres, surtout quand il se mettait à les détester dès leur sortie, ou à réagir quand la critique ne comprenait, mais au delà de ça, voici ce qu'il disait dans les années 1880 :
Dans sa condamnation radicale de l'art contemporain (acception temporelle), Michel Aucouturier grand spécialiste de l'oeuvre de tolstoï dit ceci : tolstoï ne s'épargne pas lui-même, il précise dans une note : "Mes propres oeuvres, je les range dans la catégorie de l'art mauvais, à l'exception du récit Dieu voit la vérité, mais ne la donne pas aussitôt, qui voudrait appartenir au premier genre, et au Prisonnier du Caucase qui appartient au second.
Et là plantage royal pour La Pléiade.

Dans les années 1890, tolstoï avoua que son roman préféré était de loin Résurrection, le roman où il a donné le plus de lui-même, l'incarnation de son oeuvre en quelque sorte. La Pléiade s'est rattrapée !

Et oui donc Ce qui fait vivre les Hommes n'est pas dans la sélection Gallimard précieuse. Ca parlera je pense à quelques ami(e)s babeliotes ici.

En tout cas, je me félicite que tolstoï ait pensé aux enfants en premier avec ses Quatre livres de lecture que je savais être un livre de prime maturité qu'il a écrit juste avant Anna Karénine et qu'il aimait par dessus tout. Je ne savais pas en revanche qu'il manifestait un intérêt si vif pour les deux récits : Dieu voit la vérité, mais ne la donne pas aussitôt et Prisonnier du Caucase, deux textes inclus dans Les Quatre livres de lecture. C'est en lisant le tolstoï de Michel Aucouturier que je l'ai appris. J'entends rassurer en disant que ces deux textes magnifiques s'adressent comme Tintin aux enfants comme aux adultes.

Il me paraît tout de même important de considérer le point de vue de l'auteur sur son oeuvre, en termes d'amour.
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