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Critique de CDemassieux


À quoi sait-on que Guido Tonelli est un grand savant ? La réponse est aussi simple qu'évidente : il a le goût de la transmission du savoir, particulièrement aux plus ignorants d'entre nous en la matière. Un savoir qui plus est rempli d'espoir et d'art ; italien pour beaucoup, c'est-à-dire qui se réclame autant de Galilée que de Michel-Ange, deux Toscans illustres ; l'un pour nous avoir fait entrevoir le ciel tangible et l'autre, le Ciel spirituel…

Et puisque la création de l'Univers oscille entre une durée infime – « une fraction de temps ridicule » – et des milliards d'années, ce voyage – cette Genèse – que nous propose Tonelli est, à sa manière, une recherche du temps perdu. Un temps qu'il appréhende tel archéologue creusant dans l'immensité cosmique à la recherche de fossiles. On pourrait aussi le considérer comme un bibliothécaire du cosmos.

Tout commence donc avec l'infiniment petit – « des milliards de fois plus petit qu'un proton ». Et déjà : « L'Univers nouveau-né contient désormais toute la matière et l'énergie d'aujourd'hui. » Dès lors, un chaos incommensurable va se produire (le Big Bang), duquel naîtront les étoiles et les planètes, et bien entendu l'humanité, après un long voyage. Car, pour y parvenir, il faudra quelque 13,8 milliards d'années, et le passage du rayonnement à la matière, qui « conduira à la formation des galaxies, des étoiles et des planètes et au développement de formes matérielles complexes, les organismes vivants ». Ou quand l'Univers se fait chair…

Filant çà et là la métaphore musicale – comme jadis Tolkien avec Ilúvatar qui créa le monde à l'aide de la musique des Ainur –, l'auteur raconte donc l'évolution de l'Univers, des plus petits éléments aux plus grands, avec une fluidité remarquable. Ainsi, on oscille entre les particules élémentaires et les galaxies ou d'immenses trous noirs. Nous voyageons ainsi dans le sublime, défini par Kant comme « ce qui est absolument grand ».

Guido Tonelli a donc bien raison d'écrire que « le grand récit des origines vous donne la force de vous relever » et qu'il est un lien solide qui nous permet de mieux appréhender l'avenir. Récit que l'auteur termine par nous, qui possédons en nous-mêmes une immensité équivalente à l'Univers, comme un écho intérieur de tout ce qui a présidé à notre existence : notre imagination, « l'arme la plus puissante que l'humanité ait jamais développée », dit-il…

(Remerciements aux éditions Dunod pour le présent ouvrage et à Babelio)




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