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Citations sur Flo(ts) (13)

AVAL


Aujourd’hui, je suis retourné dans le parc
le long d’une Alzette en furie
dans la touffeur moite du ponant qui étrille à vif

Comment diable écrire la pluie après Prévert ?

Dans ce petit coin de verdure où j’avais rencontré
 l’éloquence
plus rien — sinon un silence têtu
Les plans grandioses des maîtres du sous-sol
ont-ils donc été rongés par des taupes équivoques ?
Ou pour le dire autrement :
l’absence de mots — de bruits — de sons
présage-t-elle de cet avenir incertain qui miroite
dans le clair-obscur d’une Alzette insidieusement
 messagère ?

Alors pour capturer la mémoire
je m’assois

  J’ÉCRIS

            Weimerskirch, novembre 2014 - juin 2015


* L’Alzette Uelzecht en luxembourgeois, Alzette ou Alzig en allemand est une rivière franco-luxembourgeoise et un affluent en rive droite de la Sûre, donc un sous-affluent du Rhin par la Moselle.
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Der Erlkönig


Extrait 2

non vraiment, poète
ton imagination fertile
est allée bien trop loin

sais-tu les regards
que posent désormais sur moi
certains petits lettrés ?

dans mon repaire acqueux
mes larmes heureusement
ne se voient pas trahies

dans leurs chambres douillettes
se détournent heureusement
les enfants de la poésie
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Der Erlkönig


Extrait 1

Je t’en veux, Gœthe !
moi si paisible parmi les arbres
quelle idée de me déclarer assassin ?

moi dont le bois fait sonner les guitares
irradie de chaleur bienfaisante
les foyers rustiques et les appartements feutrés

promettre mes filles au bal
à un garçonnet malade
puis le détourner de la vie
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UN TRONC


Extrait 2

Il est arrivé hier des revenantes. De mes semblables
encore tout auréolés de leur faîte
la puissance fragile a accouché d’un tapis nourricier
Quel assaut ! Vous, les gouttes, avez-vous suinté votre joie
pour faire de ce lit un bouillon de culture
Oh ! je vois désormais sur moi
grouiller la vie que j’ai perdue ;
je prends ma revanche sur ceux qui m’entourent
parés de leur prestance arrogante

et vous, corpuscules opportunistes,
que dites-vous des bulbes qui pointent ?
ne sommes-nous pas un, vous et moi ?

Des années que je repose ainsi
les saisons se succèdent et j’en arrive pourtant
à envier Sisyphe
La vie me torture et pourtant je suis mort.
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UN TRONC


Extrait 1

Évidé par les ans depuis mon apogée
quel repaire inouï
Fibres étirées, nourriture gaspillée des écrits des hommes
je vous offre mes chutes
en guise de repas, habiles insectes qui prenez
mon abri. Gouttes perverses !
vous pensez déjà aux nuages alors que
décembre sans cérémonie vous figera
Un jour s’introduira le renard, mais pour l’heure
ce sont les champignons qui m’envahissent

coprins, d’ailleurs,
que venez-vous faire en cet endroit ?
votre mycélium ne serait-il pas plus symbiotique
hors de la pourriture de ma sève disparue ?
bolets et chanterelles, vous non plus,
ne trouverez en ces lieux où respire ma décomposition
qu’une bien pauvre chaumine
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Cependant que je contemplais…


Extrait 4

Creuser, forer encore !
dans les schistes que n’ont  pas explorés ceux dont
  la fortune
a été bâtie sur les gisements facilement
  exploitables. Au risque
d’étouffer de gaz asphyxiants
le peu de lecteurs qui restent

La poésie, un sport de combat,
non ? DÉJÀ PRIS.
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Cependant que je contemplais…


Extrait 3

Forgés par d’autres, les mots sonnent creux si on
  les serine
à moins de les libérer de la gangue qui les enserre.
  Mais il faut
l’attaquer au marteau
renoncer à la violence feinte des katas
payer de sa personne
tailler à vif — alors même que les ferronniers
  disparaissent
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Cependant que je contemplais…


Extrait 2

C’est alors avec les ongles
avec les dents
qu’il faut arracher les mots au banal
Gratter — frotter — polir
les diamants les plus rudes d’un filament de
  kératine. Supplier
le rhinocéros de son aide s’il le faut. Implorer
l’eau, pour qu’elle fasse son office
en quelques heures au lieu de quelques millénaires
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Cependant que je contemplais…


Extrait 1

Cependant que je contemplais les fossile incrustés
il me vint à l’esprit des inclinations délétères

Ce roc, se pouvait-il
qu’il fût celui où Lamartine médita ? À quoi bon
  alors
en vanter la dureté ?
Et ce nautile, que pouvais-je bien en écrire
qui n’eût pas été déjà ressassé ?
Ce sentiment de plénitude, combien l’avaient
  éprouvé auparavant et
n’était-il pas simple réponse hormonale à des
  stimuli millénaires ?
Un amour perdu, certes — mais combien
  d’humains
ressentent ce qu’il importe de vanter ? Lassitude
d’un déjà-vu abyssal. Résignation
devant les excès du passé

dans les dictionnaire poussiéreux
se cachent les illusions des poètes. Il suffit d’un
  instant
pour qu’ils les perdent
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TES PETITS PIEDS


sur le tapis de mousse
frôlent les souvenirs
de mes orteils enfoncés
dans un bord de mer. Lentement

tes petits pieds
sur le tapis de mousse
impriment un essor
orgueilleux et vert
à ma remembrance. Souvent

tes petits pieds
sur le tapis de mousse
ne font nul cas
de mes rêveries diurnes
au parfum fané. Toujours

tes petits pieds
sur le tapis de mousse
avancent au matin
dans la gloire éphémère
d’un berceau oublié.
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