Les équipementiers se sont pressés pour concevoir les plus belles tenues, tant et si bien que l'on ne sait plus aujourd'hui si une personne portant baskets (sneakers, si vous insistez), casquette et legging est une sportive en plein exercice ou une bête de mode en avance de pas grand-chose sur son temps. (p.124)
Mais c'est quoi, être "normal" ?
- Être normal, c'est être dans la norme.
- Mais c'est quoi la norme, alors ?
- "Ensemble des règles de conduite qui s'imposent à un groupe social." (Larousse)
Mais d'où viennent ces règles ?
De notre milieu social, de nos valeurs, et plus largement de notre culture. (...)
Ces règles, nous les connaissons tous. Elles se transmettent de génération en génération, souvent à l'oral.
Donc être "normal", ça voudrait dire être tout bien comme il faut... selon des règles écrites nulle part, qui varient d'un endroit à l'autre... et qu'on serait censés tous comprendre parfaitement... Bonne chance pour être normal !
Car nous sommes tous différents... D'abord, chaque corps naît unique. (...) Et il en va de même pour nos sentiments. Comment pourrions-nous tous ressentir la même chose ? (p.68-70)
Une société patriarcale est une société faite par les hommes pour les hommes et où les femmes sont réduites aux tâches subalternes. (p.58)
On le constate tous les jours, un homme politique en colère est un homme de conviction... tandis qu'une femme politique en colère est perçue comme ne sachant pas se contrôler.
Ce regard est l’œuvre du GENRE.
Le sexe est biologique. Le genre, lui, est social et culturel.
Ainsi, au fil des siècles, on construit l'illusion d'une norme masculine et féminine... et on enferme les sexes dedans. (p.58)
L'assignation à un genre, c'est la petite étiquette qu'on cloue sur les individus. Le sexe n'y est pour rien. L'étiquette aura une multitude de conséquences et d'importantes répercussions culturelles... (p.56)
Dès la naissance, selon le sexe qu'on a... et sans qu'il soit question de mérite ou de talent... une société patriarcale va orienter, imposer ou influencer toute une série de décisions ou de choix... selon que l'on est homme ou femme, le monde dans lequel on grandit ne nous offrira pas les mêmes opportunités, encouragements ou obstacles.
C'est cela, la construction du genre. (p.55)
Les liens entre armée et jeux vidéo vont encore plus loin que ça, et depuis longtemps. C'est le début d'une longue tradition de modification des jeux vidéo, pour qu'ils puissent être utilisés comme outils de formation par l'armée. (p.48)
C'est une réalité que l'on a tendance à oublier : la plupart des sites, réseaux ou applis les plus utilisés au monde appartiennent à une poignée d'entreprises. (p.43)
Parler de femmes noires, ce n'est pas communautaire. C'est parler de l'humanité, en fait.
On devrait tous arriver à se voir dans l'expérience d'une femme noire. Ce n'est pas parce qu'une femme noire fait la couverture d'un magazine que ce magazine ne s'adresse qu'aux Noires. Comme si les Noirs ne pouvaient pas représenter l'humanité. (p.27)
"C'est quelque chose de terrible, parce qu'on peut lutter contre les discriminations, même si c'est difficile, on peut lutter contre celui qui nous domine dans la réalité...
...mais il faut aussi lutter contre cette domination intégrée intérieure, qui nous soumet à nous-mêmes." (Malika Mansouri, chercheur et psychologue clinicienne)
(p.15)