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Critique de Tandarica


Miguel Torga était un auteur portugais, plus contemporain qu'on aurait tendance à le penser, puisqu'il est mort en 1995. Comme le dit sa traductrice, c'était donc un classique de son vivant. Il est, comme d'autres, assez étrangement méconnu en France, ce d'autant plus que sa femme, Andrée Crabbé était belge et a été décorée de l'ordre national du mérite en France. Sa fille a enseigné à la Sorbonne. Un francophile de plus et des liens avec la montagne, puisque son nom est celui d'une plante montagnarde. Pour la suite de cette analogie, cela devient plus nébuleux : Torga était médecin, a beaucoup publié à compte d'auteur, a vécu au Brésil, a participé de près à la reconstruction du Portugal immédiatement après 1975, avait un cabinet à Coimbra, a été proposé pour le Nobel. Ces contes, ce qu'il y a de plus connu de lui en France, ont été écrits dans les années 40, et Dieu sait qu'il était prolifique !
Sur ces contes maintenant, je passe rapidement sur les questions de texte et de traduction, je ne parle pas portugais. Dans l'ensemble, ils sont revêches comme la montagne, qui s'acharne souvent sur ses habitants, abandonnés de Dieu : jusqu'aux prêtres qui manquent souvent de foi ou finissent défaits. L'auteur évolue un peu entre la misanthropie et l'humour, avec un côté anti-académique, où l'on sent la volonté de ne pas enjoliver entre autres le langage des habitants, sans parler bien entendu des actes. Je me souviens aussi d'un court métrage inspiré de ces contes, de Daisy Lamothe vu au festival du court métrage de Clermont-Ferrand (2000 ou 2001 ?) et qui m'avait paru s'apparenter à une forme d'exorcisme (usage brillant du décor naturel, si je me souviens, c'est tourné en Corse), un peu comme si la lecture de ces contes devait nous protéger de les reproduire. Un paradoxe, pour un auteur agnostique, Dieu étant d'ailleurs plutôt absent dans ces contes.
La rudesse est néanmoins équilibrée par l'humour, qui marque aussi un certain nombre de nouvelles (celle sur Gabriel et son troupeau de voleurs par exemple). C'est en quelque sorte : si tu veux espérer parvenir à la paix, sache que d'autres sont en guerre et qu'il te faudra tirer ton épingle du jeu.
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