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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Si vous êtes féru de cyclisme, le nom de Gino Bartali ne vous est pas inconnu.
Si vous ne l'êtes pas, ce n'est pas grave.
En ce qui me concerne, le seul vélo qui m'intéresse est le mien, qui me permet de faire mes trajets quotidiens et quelques balades à l'occasion. Soyez donc rassurés : pas besoin d'être spécialiste pour apprécier ce livre mêlant sport et Histoire.
Plus précisément, comme l'indique le titre, Un vélo contre la barbarie nazie raconte l'activité de résistance du cycliste italien Gino Bartali lors de la seconde guerre mondiale.
L'ouvrage n'a pas de qualité littéraire mais son intérêt réside dans son contenu.
J'ai découvert Gino Bartali, que je ne connaissais absolument pas. Et ce fut une belle découverte, d'un homme simple, attachant et éminemment bon.
L'auteur le présente ainsi : "Un homme simple et courageux, qui n'est pas allé au-delà de l'école primaire, mais qui, toujours, ne fut guidé que par le respect de ses valeurs, par sa sagesse et sa volonté."
À une époque où le mot "valeur" est tant galvaudé, où ceux qui clament haut et fort "défendre" leurs valeurs sont ceux qui en ont le moins, ça fait un bien fou de rencontrer un homme tel que Gino Bartali. Un homme qui avait des principes, des valeurs justement, et qui a mis ses actes au service de ses convictions, en toute discrétion. Un héros, un vrai.
Gino Bartali a vécu intensément sa passion du cyclisme. Avec droiture et sans compromission.
Il avait une conception noble de son sport, refusant toujours toute forme de dopage, ne devant ses résultats qu'à son talent et un entraînement intense.
Et quels résultats ! Entre 1931 et 1954, deux Tours de France, trois Giro (Tour d'Italie), quatre Milan-Sanremo... en tout, 184 victoires !
Lorsque Mussolini arrive au pouvoir, alors que tant d'autres sportifs soutiennent ouvertement le régime fasciste (souvent plus par intérêt que par conviction), Gino Bartali résiste. Malgré les pressions, il refuse de faire le "saluto romano" à l'arrivée de ses courses, lui préférant le signe de la croix. Il refuse que le sport soit utilisé à des fins politiques. le sport doit rester le sport, et c'est tout.
Lors de l'occupation allemande, il va pourtant utiliser son sport à des fins politiques. Mais d'une bien belle manière.
Gino Bartali va se servir de son immense notoriété pour circuler à travers l'Italie, tout en transportant des documents et des faux papiers qui permettent de sauver de nombreux Juifs.
L'idée est ingénieuse et en même temps osée : un champion cycliste a besoin de s'entraîner, d'avaler des kilomètres, ses déplacements ne sembleront donc pas suspects.
Et ça a fonctionné ! Il n'a jamais été inquiété, ni par les autorités italiennes, ni par l'occupant allemand ; il a même été salué à de nombreuses reprises tandis qu'il franchissait des barrages.
Inlassablement, Gino Bartali récupérait des photos d'identité (souvent dans des couvents dans lesquels des Juifs étaient cachés) qu'il apportait aux fabricants de faux papiers, puis revenait chercher les papiers lorsqu'ils étaient prêts, pour les donner à leurs nouveaux propriétaires, qui pouvaient ainsi circuler ou s'enfuir, et surtout, avoir la vie sauve.
Et notre champion italien a pris des risques, beaucoup de risques pour cela. On est loin de la bicyclette bleue ! On est dans la vraie vie. Chaque opération pouvait être la dernière. Il a pourtant continué, jusqu'à la fin.
J'ai écrit plus haut que Gino Bartali avait des valeurs, qu'il était un héros ; je pense que vous ne me désapprouverez pas.
Mais il y a encore "mieux". Tout ce qu'il a fait, Gino Bartali l'a fait dans la plus grande discrétion.
Qu'il n'ait rien dit à personne pendant la guerre, même pas à sa famille, peut se comprendre pour d'évidentes raisons de sécurité. Mais même après la guerre, il n'en n'a jamais rien dit. Il s'est seulement confié à sa femme et à ses fils, mais il n'a jamais voulu que ses actes soient révélés.
Après la mort de Gino Bartali, son fils aîné Andrea répondra à quelqu'un qui l'interrogeait sur les activités de son père, en citant ce que ce dernier lui avait confié : "Je veux qu'on se souvienne de moi pour mes performances sportives et pas comme un héros de guerre. Les héros, ce sont les autres, ceux qui ont souffert dans leur chair, dans leur âme, dans leur famille. Je me suis contenté de faire ce que je savais faire au mieux. Aller à bicyclette. le bien doit être accompli dans la discrétion. Si on le divulgue, il perd de sa valeur car c'est comme si on voulait tirer bénéfice de la souffrance d'autrui. Il y a des médailles qu'on accroche à son âme et qui compteront dans le royaume des Cieux, pas sur cette terre."
Resquiescat In Pace, Gino Bartali, vous êtes un homme merveilleux. Un homme à qui le mémorial de Yad Vashem a décerné le titre bien mérité de Juste parmi les nations.
Un immense merci à Babelio qui avec son opération Masse Critique m'a permis, une fois de plus, de faire une belle découverte. Et, naturellement, merci à l'éditeur Armand Colin, pour l'envoi de ce livre fort instructif et agrémenté de nombreuses photos d'époques.
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