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Critique de nicolaslaruaz
Le miroir des idées est un livre à part dans la bibliographie de Tournier. Car c'est une oeuvre tardive, qui n'ajoute pas fondamentalement d'idées nouvelles à son oeuvre, une oeuvre qui n'est ni roman, ni un recueil de nouvelles, mais un essai de philosophie, qui est rappelons-le la formation d'origine de Michel Tournier.
Le principe du miroir des idées est assez simple : tenter de synthétiser l'ensemble des concepts dans un nombre limité de couples d'idées opposées, complémentaires ou inverses. Chaque court chapitre (1 à 4 pages) traite d'une de ces paires de concept, et est systématiquement suivi d'une citation. Dans ce dualisme, on retrouve la thématique de l'inversion maligne, déjà bien développée dans le Roi des aulnes (ogre vs Christophe, main dextre et sinistre), les Météores (gadoue vs dandysme du personnage d'Alexandre) ou Gilles et Jeanne (innocence et pureté). Si le grand nombre d'idées ici développées est une preuve de modestie pour Tournier (par opposition aux ambitieux systèmes aristotélicien ou kantien parvenant à un dénominateur commun d'une petite dizaine de concepts), il permet surtout d'analyser des couples d'idées sur un mode moins philosophique et austère mais plus poétique ou symbolique (le chat et le chien, le vertébré et le crustacé, le soleil et la lune).
La conséquence est que la description de ces concepts peut virer dans ce que j'appellerais des raisonnements littéraires foireux : le raisonnement est alors plus fondé sur le signifiant que le signifié, et l'écrivain se perd dans la contemplation de sa prose au détriment du fond. Malgré donc quelques chapitres en retrait, certaines analyses souvent surprenantes valent le détour. Beaucoup d'idées en revanche sont reprises quasiment telles quelles des récits de Tournier (qualité et quantité pour le nain rouge (Tournier s'y autocite même !), etc.).
Le miroir des idées n'est donc pas un ouvrage indispensable de l'oeuvre de Tournier, mais une bonne synthèse de sa philosophie que je conseillerais donc à ceux qui ont déjà apprécié au moins l'un de ses romans.
Le principe du miroir des idées est assez simple : tenter de synthétiser l'ensemble des concepts dans un nombre limité de couples d'idées opposées, complémentaires ou inverses. Chaque court chapitre (1 à 4 pages) traite d'une de ces paires de concept, et est systématiquement suivi d'une citation. Dans ce dualisme, on retrouve la thématique de l'inversion maligne, déjà bien développée dans le Roi des aulnes (ogre vs Christophe, main dextre et sinistre), les Météores (gadoue vs dandysme du personnage d'Alexandre) ou Gilles et Jeanne (innocence et pureté). Si le grand nombre d'idées ici développées est une preuve de modestie pour Tournier (par opposition aux ambitieux systèmes aristotélicien ou kantien parvenant à un dénominateur commun d'une petite dizaine de concepts), il permet surtout d'analyser des couples d'idées sur un mode moins philosophique et austère mais plus poétique ou symbolique (le chat et le chien, le vertébré et le crustacé, le soleil et la lune).
La conséquence est que la description de ces concepts peut virer dans ce que j'appellerais des raisonnements littéraires foireux : le raisonnement est alors plus fondé sur le signifiant que le signifié, et l'écrivain se perd dans la contemplation de sa prose au détriment du fond. Malgré donc quelques chapitres en retrait, certaines analyses souvent surprenantes valent le détour. Beaucoup d'idées en revanche sont reprises quasiment telles quelles des récits de Tournier (qualité et quantité pour le nain rouge (Tournier s'y autocite même !), etc.).
Le miroir des idées n'est donc pas un ouvrage indispensable de l'oeuvre de Tournier, mais une bonne synthèse de sa philosophie que je conseillerais donc à ceux qui ont déjà apprécié au moins l'un de ses romans.
