Je l'ai appelée Aurore, car c'est l'heure où la nuit blanchit et la lumière se levait dans ma vie. Lui ne pouvait détacher son regard de ce pied différent, de cette coquetterie qui me donnait une raison de l'aimer davantage.
Un notaire...je n'en encore jamais rencontré. Sans doute un homme sombre et maigre échappé d'un roman de Balzac,le nez poilu et le visage mangé par d'énormes lunettes et d'abominables verrues, une sorte de vieillard acariâtre qui signait des papiers toute la journée, sa grande plume venant lui chatouiller le nez.(p.45)
Je connais bien la dépression. C'est une maladie dont on ne guérit jamais.Il ne faut pas confondre les gens malades et les gens que l'on a rendus malades.(p.213)
-Jean dirige, dirigeait plutôt, une entreprise de miroiterie; Il la tenait de son père, mais avec l'âge, il a dû s'en séparer. Il y va souvent pour donner quelques conseils. C'est comme une drogue, il a du mal à décrocher, c'est difficile de passer du statut de chef d'entreprise à celui de retraité. Les gens n'ont plus cette étincelle d'admiration dans les yeux quand ils vous parlent. Jean ne parvient pas à s'en passer. (p. 96)
- Une personne en colère qui avait réussi à s'apaiser. Une femme à la volonté extraordinaire...Elle est partie en paix, je peux vous l'assurer. Il s'est passé quelque chose de concret, sans doute, entre la femme qui hurlait sa détresse et celle qui s'est mise au service des plus démunis. J'ignore quoi, mais c'était une très belle personne.
Aix-en-Provence
4 avril 1985
Ma chérie maman (..)
Ce soir,tu étais dans un état vraiment horrible. Ilt'en avait envoyé plein la tête. Comme toujours. (...) Et demain ,comme toujours, tout recommencera,parce que tu lui pardonneras.En fait non,pire,tu lui demanderas pardon pour ce que tu n'as pas fait. (p.316)
Les souvenirs, ça sert à rien, c'est du vent. Le mistral, il souffle dessus et les emporte au loin. Faut vivre pour demain, faut pas rester enfermé dans hier.
Je levai les yeux vers Rosie, elle rayonnait de cette beauté propre aux personnes âgées. Il y a au creux de chacune de leurs rides une expérience qui ne demande qu'à être partagée.
Le silence est le meilleur des calmants. Il coupe la colère sous nos pieds et sait toujours nous murmurer ce que l'on veut entendre.
La vie est comme une balançoire: quand elle te tire en arrière, tends les jambes vers l'avant