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Roman dense et troublant. Dense parce que l'auteure va au plus profond de ses personnages, et comme chacun peut être en totale opposition à l'autre, elle construit des situations nombreuses, des discussions, des débats sans fin, John notamment venant mettre à mal tout ce qui fait le quotidien des habitants de la Patrie populaire : soumission, censure, ... Difficile de n'y pas voir, le titre du roman est pour cela transparent, une référence à l'allégorie de la caverne de Platon, qui comme de bien entendu est un auteur subversif et interdit dans le pays. Pour l'avoir lu et s'en être inspiré, un philosophe est dans un camp de travail. La densité vient aussi évidemment du contexte ainsi que l'aspect troublant que j'évoquais plus haut. Là aussi, une référence est revendiquée et claire : 1984 de George Orwell. Tout y fait penser. Ce qui rend le récit de Dimana Trankova troublant c'est la proximité géographique et géopolitique. La montée de ce que l'on nomme couramment les populismes en Europe et plus généralement dans le monde fait craindre ce genre de dérives. le monde que décrit l'auteure n'est peut-être pas si loin que cela. Sa dystopie nous parle directement de ce qui pourrait bien advenir si nous continuons à mettre au pouvoir des gens qui ne rêvent que de grandeur de leur patrie, de patriotisme, de nationalisme, de protectionnisme. le flicage intensif en Chine qui se développe et fait craindre le pire est tout à fait dans l'ambiance de ce roman. Ambiance angoissante que l'on peut aussi retrouver dans l'excellente série Black mirror (au moins les deux premières saisons).

Si Dimana Trankova n'invente pas totalement le monde qu'elle décrit puisqu'elle s'inspire des meilleurs dans ce domaine, elle le raconte d'une manière très personnelle, il faut bien rester concentré, ce n'est pas un roman que l'on lit en écoutant de la musique par exemple. Ce serait long d'aborder tous les points dont traite l'auteure et sans doute pas suffisant pour dire tout le bien que je pense de ce livre, encore une fois dense, pour lequel il faut s'accrocher au début, mais la récompense est au bout, avec la sensation d'avoir lu une oeuvre forte et puissante. Un livre, des situations et des personnages qui resteront en mémoire longtemps.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Livre envoyé dans le cadre de la masse critique.
J'avoue que je suis un peu dubitative, je ne sais quoi en penser.
La 1ère moitié du livre a été assez difficile, je pense parce que l'auteure a repris des personnages de son précédent roman, alors forcément j'étais un peu perdue.... J'ai trouvé le rythme un peu lent.
La 2ème moitié était plus intéressante, plus addictive.
Du coup, je suis partagée.
Le sujet est intéressant, les dérives d'un pays totalitaire , je suppose dans un futur proche; mais je m'attendais à plus de science-fiction dans cette approche.
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Voilà un livre qui a a priori tout pour me plaire : un thriller dystopique ayant lieu dans un pays des Balkans dans un futur pas trop lointain, c'est assez alléchant pour ce qui me concerne. L'union européenne a volé en éclats et la Bulgarie est passée sous la coupe d'un parti nationaliste qui utilise les mêmes méthodes que le parti communiste qui a dirigé le pays pendant près de la moitié du XXe siècle. Ça donne donc un joli régime totalitaire pour un pays complètement fermé, qui s'est rebaptisé Patrie populaire. Les opposants ou dissidents sont envoyés en camp de rééducation ou bien disparaissent purement et simplement, tandis qu'on dépose leurs enfants dans des Maisons du bonheur.
C'est dans cette société hyper technologisée que revient John, ancien journaliste américain, que son ex-femme bulgare a appelé à l'aide. Il découvre que Maya, ancienne confrère et maîtresse, a été punie pour ne pas avoir respecté la censure : on lui a enlevé sa fille. Maya vit, depuis, dans la soumission, avec un seul désir : récupérer son enfant.
Ça a tout pour me plaire... Sauf que ça ne m'a pas plu. Je n'ai pas accroché au style de l'auteure, alors même que la traduction n'est pas mauvaise. Mais c'est lent et on a l'impression qu'il ne se passe pas grand chose. Pire : on se demande souvent où l'auteure veut en venir. Sa vision dystopique du futur de l'Europe en général et de la Bulgarie en particulier à pourtant un beau potentiel. Mais le but n'est pas atteint. Je suis donc assez déçu, je m'attendais clairement à mieux
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Il est très rare que je ne termine pas un livre. J'ai résisté, je me suis accroché, j'ai même aperçu la ligne d'arrivée mais à une soixantaine de pages de la fin j'ai définitivement décroché. Je pourrais me réfugier derrière le fait que ce roman est une suite d'un autre roman ("le sourire du chien") que je n'ai lu et que c'est surement pour cela que je n'ai pas compris celui ci, pas aimé. Mais cela serait un peu hypocrite, pour moi le mal est plus profond. Ce livre se veut un roman d'anticipation politique qui à l'instar du "1984" de George Orwell dénonce un système, une politique. Mais n'est pas George Orwell qui veut et le souci c'est qu'après un début intéressant, ce roman cale rapidement et laisse le lecteur sur le carreau à cause d'un style sec et sans saveur. Les personnages, que ce soit le "héros" ou les autres personnages qui traversent le roman sont creux et réagissent de manière assez mystérieuse pour moi. Quand on arrive à la fin du roman, qu'il commence enfin à y avoir un peu d'action, que l'on, pense qu'enfin l'intrigue va prendre de l'ampleur, c'est au contraire du surplace, des états d'âmes du héros que l'on nous donne à lire. A oublier.
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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(Lu dans le cadre d'une opération Masse critique)
Merci aux éditions Intervalles pour ce livre. Je ne connaissais pas cet éditeur, le livre est de très belle facture (couverture, rabats, papier, police, format intermédiaire pratique), agréable à manipuler et lire.

Sur le fond maintenant. Il s'agit d'un roman d'anticipation dans la thématique du 1984 de George Orwell, se déroulant dans un pays totalitaire d'Europe de l'est plaçant sa population sous surveillance, sous contrôle même. J'ai eu un peu de mal à entrer dans cette histoire, à laquelle je ne comprenais pas tout au début (et même plus tard en fait…), et dans laquelle je me perdais entre les personnages. J'ai compris seulement en lisant la postface que ce roman faisait suite à un autre (Le sourire du chien), où on faisait connaissance avec ces personnages. Ce n'est pas la première fois que je l'écris, mais ce procédé (de ne pas indiquer clairement en couverture ou 4e de couverture qu'il s'agit d'une suite) est assez agaçant. Cela étant dit, on finit par situer tout ce beau monde et retracer leurs parcours et interactions passées, et on peut donc lire ce livre sans avoir lu le précédent, mais enfin ça me semble dommage de procéder dans cet ordre.

L'histoire est en tout cas intéressante et assez prenante (une fois passées les interrogations des cent premières pages donc), avec quelques beaux passages et même un peu de poésie. Les aventures du héros sont cependant peu vraisemblables, avec beaucoup de hasard bienheureux dans ses rencontres et surtout tout un réseau se jouant de la surveillance pourtant généralisée de l'Etat. Il y a également beaucoup d'allusions et de références à l'histoire bulgare, parfaitement incompréhensibles pour la plupart des lecteurs mais heureusement expliquées par les notes de la traductrice (qui signe également une postface éclairante).

Au final, voilà un roman d'anticipation bien ancré dans l'histoire et la géographie bulgares, qui présente une vision possible d'une société verrouillée par les technologies modernes.
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Dans un futur proche, l'Europe s'est disloquée et de nombreux pays ont sombré dans le totalitarisme. Dans les Balkans, un parti nationaliste majoritaire a instauré un contrôle sectaire et envoie les indésirables dans des zones de rééducation ou les fait purement disparaître. Plusieurs familles se retrouvent confrontées à des évaporés. Dans ce contexte particulier, un journaliste américain débarque pour enquêter sur le frère de son ancienne femme qui n'a plus réintégré son domicile. Il fait également connaissance avec Maja, dont la fille a été placée dans un foyer, parce que la mère n'a pas respecté les règles en vigueur. Pour retrouver son ex-beau-frère et l'enfant, il ne voit pas d'autre alternative que celle de rejoindre la Résistance, rassemblant tous les déçus du système. Avec « La caverne vide », Dimara Trankova propose un roman qui nous met en garde contre un monde hyper médiatisé et sur les populismes qui émergent ici et ailleurs. Avec une parfaite maîtrise de l'écriture, l'auteure aligne des instants de gravité sans s'imposer de limites et enflamme son récit en parlant de liberté, de libre-arbitre et de valeurs qui sont en train de s'étioler un peu partout face aux crises récurrentes. le contexte est hostile et baigne dans un climat d'inquiétude constant. Servi par un angle de vue original (qui rappelle un peu George Orwell), l'ensemble vibre d'un humanisme et d'une force morale en tous points admirables. Une bonne idée de départ, un protagoniste attachant et des idées à défendre. Bref, de l'anticipation intelligente !
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