Les nouvelles technologies bousillent notre vie sociale, notre humanité, nos interactions, tout.
"Une règle d'or?
Ne jamais en avoir. On passe son temps à les enfreindre." p28
Rien. Il a lu mon message, pourtant. Je me fige dans la nuit glacée.
Ce qu'ils ignorent, c'est que j'ai un plan. Dans des recoins de l'appartement encore à l'abri de leurs caméras, ou dans les pubs et les cafés de Camden, je prends des notes sur des cahiers. Comme si j'étais un des personnages d'Orwell dans 1984, cherchant à échapper aux télécrans.
"J'essaie d'ignorer les sons et de me replonger dans mon thriller. Je me demande bien pourquoi je continue à lire des livres effrayant et à regarder des films d'horreur alors même que ma vie est en train de se transformer en cauchemar." p243
... j’ai découvert que mes semblables rechignent de plus en plus à parler. Plutôt que de décrocher le téléphone, ils envoient des SMS ou des mails, peut-être pour se donner la possibilité de corriger, d’effacer et de censurer leurs propos. D’embellir leur image, leur âme et leur discours.
Il n’y a sans doute qu’avec les vieux amis qu’on peut se permettre ce genre d’humour… ou avec le partenaire idéal.
Un site de rencontre pourra-t-il me guider, telle une marraine de conte de fées version numérique brandissant une baguette d’algorithmes étincelants, vers un nouveau compagnon ?
Rien ne vous prépare au silence particulier qui entoure un décès. Il va bien au-delà du silence normal, de ces instants qui suivent la fin d'une conversation, d'une chanson, d'un rire, d'une fête, d'un dîner...
Pour mon frère, le suicide de papa est la preuve de son égoïsme. Ma mère, elle, ne parle jamais ouvertement de sa mort, et de mon côté j'évite d'aborder le sujet. C'est trop douloureux pour elle. Pourtant, je me dis qu'il a fallu du courage à mon père pour faire ce qu'il a fait : nous épargner son déclin inexorable, l'hôpital psychiatrique, les visites... Il y avait de la noblesse dans son geste.