Après la découverte de Fidelma au tome 8 de ses aventures, je prends le premier volume de la série eeeeet... un peu déçue.
Si l'introduction est plutôt sympa (bon, à part pour le monsieur pendu) et a le mérite de nous plonger directement dans l'ambiance tendue du synode de Whitby en 664 après J.-C., (un épisode réel de l'histoire dont vous pouvez lire la fiche wikipédia ^^), l'avalanche de noms médiévaux difficilement prononçables pour nos larynx français fait un peu cligner des yeux, et je me suis demandée qui était qui... Heureusement, vers le tiers du livre on s'aperçoit qu'on n'a pas vraiment besoin de retenir tant de noms que ça et que peu de personnages seront finalement utiles à l'intrigue.
A propos de personnages utiles à l'intrigue, parlons de l'héroïne, Fidelma, que j'ai trouvé assez bêcheuse, et d'un progressisme peut-être anachronique ; mais allez savoir, l'Irlande du VIIème siècle avait l'air très avancée sur le féminisme si on en croit l'auteur. Elle passe son temps à pester sur les coutumes barbares des Saxons (la Northumbrie, où se déroule le synode, était une région située à cheval sur les actuelles Angleterre et Ecosse, et en zone saxonne) par rapport à l'Irlande. Lesdits Saxons sont montrés comme passablement sexistes et violents, et on comprend sa mauvaise humeur à devoir collaborer avec l'un d'eux, Eawulf, pour trouver qui a tué Etain de Kildare, abbesse participante au synode et amie de Fidelma.
Toutefois, Eawulf, pour saxon qu'il soit, ne semble pas partager la misogynie de ses pairs et accepte de bonne grâce de travailler avec Fidelma. Et à part ça, il est totalement inconsistant! J'espère que
Tremayne aura réussi à concilier par la suite la gentillesse du jeune moine avec un peu plus de caractère et de charisme, parce que là, il sert juste de faire-valoir à une Fidelma finalement peu sympathique qui truste pratiquement tout le roman en râlant contre lui... Bof. En plus, la résolution est très proche du tome 8, ce qui m'a un peu blasée.
c'est quand même pas de bol d'être tombée deux fois de suite sur des bouquins dont le.la coupable est "la fille moche" avec pour mobile, la jalousie! On verra au tome suivant, quand j'arriverai à mettre la main dessus, si ça change...
Le contexte du synode est à la fois complexe et intéressant: on s'aperçoit qu'à peine six siècles après la naissance du christianisme, on commence déjà à se disputer pour savoir qui a raison au niveau date de Pâques, forme de la tonsure des moines, célibat ou mariage des religieux et geste liturgique... c'est-à-dire ce qui me paraît des détails futiles par rapport au message d'amour et de tolérance censé avoir été délivré par le Christ! Bon, on se doute bien du dénouement de ce synode et de quelle église, entre celle de Colomba, irlandaise, à laquelle appartient Fidelma, et celle de Rome, en partie saxonne, à laquelle appartient Eawulf, va avoir gain de cause, quel que soit le résultat de l'enquête policière. Quelle forme aurait notre monde si l'église perdante avait gagné, voila qui peut laisser rêveur.se...
Mais on ne peut s'empêcher de plaindre le roi Oswy, pris dans un étau politico-religieux, qui doit décider rapidement quelle orientation suivra son royaume, ce qui donne un caractère d'urgence à l'enquête puisqu'il ne peut se prononcer avant de connaître l'assassin, alors que tous attendent sa décision! En fait, c'est peut-être le personnage que j'ai apprécié le plus, malgré ses actes et décisions que je n'approuve pas forcément...
Par contre, pourquoi un tel titre? si je vois bien le meurtre, je ne vois pas où se trouve l'absolution, et ce n'est pas un problème de traduction en français puisque c'est littéralement la même phrase en anglais...