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Critique de Fanfan-Do


merci pour ce partenariat entre editions de l'Olivier et le Picabo River Book Club et merci leatouchbook d'être à l'origine de tout ça.

Ce livre nous raconte le deuil, la perte de sa maman. Ce deuil impossible en temps normal, devenu pire selon les circonstances. Comment on devient adulte brutalement alors même que la vie s'effondre.

Natasha Trethewey, métisse née en 1966, époque où le mariage interracial était interdit dans vingt et un états, retrace l'histoire de sa mère, noire, et de son père, blanc, qui pensaient que l'amour peut vaincre tous les tabous, et de son statut, ni noire ni blanche et pourtant les deux.

Son enfance, qui paraît être idyllique est néanmoins émaillée de jugements racistes sur le couple que forment ses parents, par des blancs qui s'arrogent ce droit.

Un jour le couple parental se sépare, et plus tard un autre homme arrive, qui aura le visage de la mort.

C'est fascinant la façon dont l'autrice retrace ce passé qu'elle avait voulu gommer et que, du présent, elle ait cette impression que tout était déjà joué, que leur destin funeste les attendait alors que tous les signaux d'alarme étaient là pour empêcher la tragédie d'arriver.

À travers ses rêves et ses souvenirs enfouis, elle nous parle de sa mère et du coup de toutes les mamans, omniprésentes, qui nous tiennent la main tout au long de nos vies, encore bien après qu'elles aient dû nous laisser continuer le chemin sans elles... nous ne sommes jamais sans Elle.

C'est une histoire poignante, un long cri silencieux rempli de douleur. C'est révoltant et douloureux à lire. Ça nous raconte l'abus de certains hommes qui se croient détenteurs de la vie de leur compagne, c'est la chronique d'une mort annoncée et la chute dans un gouffre sans fond pour ceux qui restent.
Hélas, les uxoricides perdurent, donnant le sentiment que quelque chose échappe à la société qui ne parvient pas à juguler cette abomination.

Ce récit d'une mort qui semblait évitable mais ne l'a pas été m'a fait revenir en mémoire une phrase d'Arthur Rimbaud à sa soeur : J'irai sous la terre et toi tu marcheras dans le soleil.
La tristesse m'a submergée car une Maman c'est l'univers tout entier.
Les années et les décennies passent, le manque reste. C'est aussi ce que nous dit Natasha Trethewey.
Lien : https://mechantdobby.over-bl..
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