Nous puisons notre force l'un dans l'autre. En cet instant, nous ne sommes plus qu'un corps, un cœur, une âme, un esprit réunis par notre amouret notre volonté, blessés par nos épreuves, forgés par nos larmes, illuminés par nos rires, transcendés par notre passion.
Rien ne pourra plus nous séparer...hormis la mort.
Je suis son sanctuaire lumineux.
Il est mon ténébreux refuge.
Pour toujours et à jamais.
Par son baiser, elle me ressuscite. Elle m'électrise, elle m'enflamme.
Juste après ce baiser, on avait fait l'amour comme des bêtes de sexe dans la rue derrière le pub où elle travaillait. Contre un mur. Sous la pluie. Encore habillés. On avait joui quasiment en même temps fois c'était super bandant.
« Hé, j’t’ai dit que j’avais un flingue, moi aussi ? Un petit calibre tout mignon qui rentre dans mon sac à main ananas. Je te le montrerai tout à l’heure à l’abri des regards, si tu veux. Je te le prêterai peut-être si tu es sage. Val m’a appris à tirer sur des boîtes de conserve. Et à me battre aussi, kung-fu panda, genre Jackie Chan croisé avec Steven Seagal, Rocky Eye’s of the Tiger et Bruce Willis, coup de pied latéral retourné, crochet du droit, triple salto arrière, prise articulaire, coup de boule dans la clavicule ! Trop la classe internationale. Ouais, faut pas me chercher des poux mon pote, même que je fous des sacrées déculottées aux gangsters de la mafia maintenant. Le dernier mec de la Morte avec son allumette au bec, je lui ai défoncé sa sale gueule de macho pervers sans l’aide de Val. Avec un filet de pêche à piscine. Il pissait le sang par tous les orifices. Et l’autre rital, je lui ai explosé le genou avec une balle et les balles avec mon genou ! J’suis une lionne badass, j’te dis. Une putain de guerrière !
Sur ces paroles, ma vue se floute, mes tympans grésillent…
Et je m’écroule lamentablement sur la table. »
J'étais cerné (et écrabouillée !) de toutes parts, prise en tenaille entre le gros ventre de Nina, la bedaine de Giacomo et ma fille qui se pendait à mon cou en me constellant la joue de bisous baveux. Le plus humiliant demeurant le moment totalement hallucinant où mon varant a entonné a capella "A à la que le le". Ils m'ont ensuite entraîné de force dans une chenille enthousiaste et festive dans leur salon et je n'ai pas pu couper à cette séance de torture musical.
Je prends conscience à ce moment précis que je ne pourrais jamais oublier Val, tourner la page où aimer un autre homme comme je l'aimais lui. En fait.. Je ne sais serai jamais de l'aimer. J'en ai la certitude. Mon cœur et mon âme lui appartiennent. Si je confirme ma décision de le quitter et de divorcer, son absence incarnera ma blessure permanente. Je devrais donc vivre avec cette souffrance et constante en moi jusqu'à ma mort. Notre amour qui était autrefois ma bénédiction.. deviendra ma malédiction.
Anna me prend par le cou et me colle un énorme baiser sonore sur la joue en guise de remerciement.
Je suis à deux doigts de fondre en larmes tant cette simple marque d'affection me rend heureuse.
Patadoxalement, je me sens a nouveau moi-meme en ta presence. Je me sens fort. Je me sens entier. Redis-moi de partir, Rob. Redis-moi qu'il n'y a plus aucun espoir pour notre mariage après tout ce qu'on a vécu ensemble. En me regardant dans les yeux, cette fois.