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Critique de mfrance


Ou comment Cendrillon devint reine du monde (ou presque).
Rien, mais rien au départ ne prédisposait cette obscure petite princesse allemande, Sophie d'Anhalt-Zerbst, dite Figchen, gamine malingre et peu attrayante de surcroît, du moins dans son enfance, qui plus est, fille d'un prince désargenté, à devenir "la grande Catherine".
Mais elle avait bien quelques atouts : intelligente, spirituelle et dotée d'une âme de chef ! ..... un autre atout dans sa manche et non négligeable, celui-là : "sa marraine la bonne fée !" en l'occurrence la tsarine de Russie, Elisabeth, (qui n'était pas sa marraine) mais qui cherchait l'épouse idéale pour l'héritier du trône, le futur Pierre III, benêt, laid et dégénéré !
L'épouse idéale, c'est à dire une jeune femme ni trop voyante, ni trop terne dont l'appartenance à une maison secondaire garantirait une docilité que n'aurait peut-être pas une personne de haut lignage ! voilà le calcul de la tsarine. Et voilà pourquoi cette jeune fille de quatorze ans fut choisie.
Un peu de sentimentalisme aussi dans ce choix, la tsarine Elisabeth ayant perdu son fiancé bien-aimé, décédé ; or, le dit fiancé n'était autre que l'oncle de Sophie !

Faisant preuve d'une grande maturité d'esprit pour son jeune âge, Sophie, rebaptisée Catherine et convertie à la religion orthodoxe, sut se plier aux désirs de son entourage, pour plaire et inspirer confiance et la Russie devint sa patrie ....

Henri Troyat met ses brillants talents de conteur au service de cette existence passionnante et nous restitue la Russie du dix-huitième siècle dans ses multiples facettes, politiques, culturelles et sociales.
Il nous entraîne dans les querelles de cour, nous fait partager avec Catherine II et ses conseillers les affres du pouvoir, nous fait participer aux jeux politiques de l'époque !
La biographie se dévore, tel un bon roman à suspense.
Il faut dire que le personnage de Catherine se prête bien à l'exercice : goût du pouvoir, ambition effrénée, véritable intelligence politique, capacité à utiliser à son profit les qualités de son entourage. Elle en fera la preuve avec ses amants, dont elle utilisera les compétences pour la conquête du pouvoir !
Tout cela, allié à un charme certain, car à défaut de réelle beauté, elle possédait suffisamment de séduction pour s'attirer l'admiration et le désir des jeunes gens.
Par ailleurs, goût du travail et capacité à s'astreindre à une rigoureuse hygiène de vie ont permis à cette femme d'exception d'imprimer à son siècle la marque de sa très forte personnalité.
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