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C'est un destin bien singulier que celui de Sophie d'Anhalt-Zerbst, une petite princesse allemande qui finira par diriger la Russie sous le nom de Catherine II … Convertie à la foi orthodoxe au grand dam de son père, elle épouse en effet le futur empereur de Russie Pierre III avant de l'éliminer pour finir par gouverner en autocrate ; malgré des attirances pour les écrivains des lumières…

Il me semble bien que c'est avec ce remarquable « Catherine la Grande » que j'ai découvert les grandes biographies d'Henri Troyat… Un genre, qui à l'époque (on est en 1977) n'était pas si courant dans la littérature française. Il y a un savoir-faire particulier dans ce type d'ouvrage que Troyat maîtrise à merveille et qu'il maîtrisera tout au long de son oeuvre de biographe de quantité de personnages russes : le mélange entre l'exactitude historique, la description du contexte social et la psychologie des personnages, tout en utilisant une structure quasi romanesque de progression de l'action propre à captiver le lecteur et le maintenir en haleine.

Tout cela est parfaitement réussi ici … Sur fond de Russie, terre de tous les contrastes, terre de tous les excès…
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Je n'aurais sans doute pas eu l'idée de lire ce livre de si je ne l'avais trouvé par hasard dans une boîte à livres. Bien sûr, je connaissais Catherine II de Russie, pour sa réputation de croqueuse d'hommes (j'ai lu Une femme aimée de Makine relativement récemment) et aussi pour les exploits expansionnistes de la Russie sous son règne. Je savais en particulier que la Crimée avait été ravie aux Ottomans par Potemkine et aussi que le règne de Catherine avait été perturbé par un certain Pougachev qui se faisait passer pour l'héritier légitime de la couronne de Russie. J'ignorais toutefois qu'elle était d'origine allemande, qu'elle n'a été baptisée Catherine que lors de sa conversion au rite orthodoxe et qu'elle avait profité d'un coup d'état pour monter sur le trône. C'est une figure légendaire de l'histoire de la Russie et de l'Europe du siècle des lumières et il est difficile de faire l'impasse sur le rôle qu'elle a joué dans le remaniement des frontières à cette époque.
Ce livre m'a semblé être très bien documenté et j'y ai révisé nombre de mes connaissances plutôt floues au sujet de cette grande tsarine. Troyat connaît bien son sujet. Il va à l'essentiel sans détailler par trop le côté anecdotique de la vie amoureuse de Catherine et sans concessions non plus pour le caractère de cette femme excessive à bien des égards. Je crois que le livre éclaire aussi sur la complexité de l'histoire du peuple russe capable d'une résilience extrême allant quelquefois jusqu'à l'abnégation lorsque la nécessité étatique le demande.
En bref, c'est une lecture que je recommande.
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Henry TROYAT excelle dans l'art de décrire et de narrer des faits historiques et ce roman en est la preuve. D'une écriture romanesque il nous raconte Catherine II et nous transporte dans un empire d'intrigues et de beautés.
J'ai eu un grand plaisir à suivre Sophie dans son voyage pour Moscou puis dans sa russification et son mariage et j'ai été subjuguée par sa vie de tsarine. La persévérance et la volonté obsessionnelle de cette femme ont rendu a la Russie sa gloire et sa force car de main de fer l'empire a vu ses assaillants vaincus et de nouvelles villes construites. le monde entier suit les réformes de cette impératrice que rien n'arrête même une épidémie de variole (il faut lire ce livre pour comprendre mes mots).
La « petite mère » comme le peuple aime a l'appeler a tout fait pour rendre son pays plus vaste et plus prospère.
Fervente admiratrice de Jean Jacques Rousseau et amie de Voltaire et Diderot, elle institut l'école obligatoire et consacre sa vie au rayonnement de la culture et la littérature.
Femme passionnée, ambitieuse, généreuse de coeur et aussi tranchante qu'une lame dans les moments « délicats », l'esprit vif, elle a marqué l'Histoire du monde et a bien mérité le nom de « Catherine la Grande » et certains de plaisent même à l'appeler Catherine le Grand. Les vers composés par l'ambassadeur de France en Russie, le Comte Louis-Philippe de Ségur décrivent la Tsarine ainsi :
« Dun peuple très heureux Catherine est l'amour ;
Malheur à l'ennemi qui contre elle se frotte ;
La renommée aura pour elle son tambour ;
L'histoire avec plaisir sera son garde-notes. »

Dans Catherine la Grande, le lecteur découvre une femme aux appétits féroces : de Russie par les conquêtes de nouvelles terres et des hommes par le nombre de « favoris ».
Le voyage en Crimée est un grand moment de lecture qui ravira, à coup sur, tous les babeliotes. Les descriptions sont magnifiques !
Il est question également d'un homme de l'ombre qui a accompagné la souveraine et qui restera « une âme slave » : Potemkine.

Un grand coup de coeur !!!

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Ou comment Cendrillon devint reine du monde (ou presque).
Rien, mais rien au départ ne prédisposait cette obscure petite princesse allemande, Sophie d'Anhalt-Zerbst, dite Figchen, gamine malingre et peu attrayante de surcroît, du moins dans son enfance, qui plus est, fille d'un prince désargenté, à devenir "la grande Catherine".
Mais elle avait bien quelques atouts : intelligente, spirituelle et dotée d'une âme de chef ! ..... un autre atout dans sa manche et non négligeable, celui-là : "sa marraine la bonne fée !" en l'occurrence la tsarine de Russie, Elisabeth, (qui n'était pas sa marraine) mais qui cherchait l'épouse idéale pour l'héritier du trône, le futur Pierre III, benêt, laid et dégénéré !
L'épouse idéale, c'est à dire une jeune femme ni trop voyante, ni trop terne dont l'appartenance à une maison secondaire garantirait une docilité que n'aurait peut-être pas une personne de haut lignage ! voilà le calcul de la tsarine. Et voilà pourquoi cette jeune fille de quatorze ans fut choisie.
Un peu de sentimentalisme aussi dans ce choix, la tsarine Elisabeth ayant perdu son fiancé bien-aimé, décédé ; or, le dit fiancé n'était autre que l'oncle de Sophie !

Faisant preuve d'une grande maturité d'esprit pour son jeune âge, Sophie, rebaptisée Catherine et convertie à la religion orthodoxe, sut se plier aux désirs de son entourage, pour plaire et inspirer confiance et la Russie devint sa patrie ....

Henri Troyat met ses brillants talents de conteur au service de cette existence passionnante et nous restitue la Russie du dix-huitième siècle dans ses multiples facettes, politiques, culturelles et sociales.
Il nous entraîne dans les querelles de cour, nous fait partager avec Catherine II et ses conseillers les affres du pouvoir, nous fait participer aux jeux politiques de l'époque !
La biographie se dévore, tel un bon roman à suspense.
Il faut dire que le personnage de Catherine se prête bien à l'exercice : goût du pouvoir, ambition effrénée, véritable intelligence politique, capacité à utiliser à son profit les qualités de son entourage. Elle en fera la preuve avec ses amants, dont elle utilisera les compétences pour la conquête du pouvoir !
Tout cela, allié à un charme certain, car à défaut de réelle beauté, elle possédait suffisamment de séduction pour s'attirer l'admiration et le désir des jeunes gens.
Par ailleurs, goût du travail et capacité à s'astreindre à une rigoureuse hygiène de vie ont permis à cette femme d'exception d'imprimer à son siècle la marque de sa très forte personnalité.
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Plusieurs versions littéraires et historiques subsistent, celle d'Henri Troyat demeure ma préférée, pour celle qui fut appelée l'Étoile du Nord, mais aussi la grosse et vieille Cateau, qui a connu vingt et un favoris , dont Potemkine et Platon Zoubov, était une femme intelligente et cultivée, qui lisait: Tacite, Machiavel, Montesquieu, et entretenait des relations avec Voltaire, Diderot, Grimm, D Alembert, Helvétius; mais, sa sympathie pour les philosophes disparut avec la Révolution de 1789 et elle ne vit plus dans la France qu'un repaire de brigands.
La réalité était moins brillante à toute cette vision d'opulence, plusieurs provinces furent ruinées. Et comme par magie en janvier 1787 des villes et des villages étaient sortis de terre, et d'immenses troupeaux pâturaient le long du fleuve. La population déplacée dans des résidences factices, après avoir été obligée d'assister à la triomphale descente en bateau en grande pompe de la Grande Catherine partie de Saint- Pétersbourg...Potemkine avait tout préparé à l'avance. La démonstration terminée la population regagna son misérable taudis.
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Catherine la Grande, voire Catherine le Grand ? Cette biographie trace le portrait plein de contradiction d'une allemande luthérienne devenue impératrice russe dirigeante de l'église orthodoxe, d'une femme qui aime s'habiller en homme, d'une admiratrice De Voltaire et des principes philosophiques des Lumières françaises tout en gouvernant de façon absolutiste et en détestant la Révolution, d'une collectionneuse d'art mais qui n'y connaît pas grand-chose, d'une épouse qui laisse assassiner son mari, d'une amante passionnée qui hait les plaisanteries grivoises...
C'est là tout l'intérêt de Catherine, ses contradictions. Si l'auteur évoque beaucoup l'opposition entre la femme privée aux habitudes sensuelles - en faisant la liste de ses amants en détails - et la politique froide et calculatrice, je regrette un peu qu'il n'ait pas plus creusé l'originalité que ce soit une femme sur le trône - seules Elisabeth d'Angleterre et Elisabeth de Russie l'ont fait avant elle en Europe, et Marie-Thérèse.
Une biographie qui se lit bien, comme un roman.
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Une excellente biographie de cette grande dame qui a marqué son temps et qui, finalement, avait un comportement bien en avance sur celui de son époque..
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Catherine II (en cyrillique : Екатерина II) (21 avril 1729 à Stettin en Poméranie - 6 novembre 1796 à Saint-Pétersbourg), née Sophie Augusta Fredericka d'Anhalt-Zerbst (en cyrillique : София-Фредерика-Августа Цербст-Ангальтская), surnommée Figchen, puis La Grande Catherine, fut impératrice et autocrate de toutes les Russies à partir du 28 juin 1762.

En 1744, Élisabeth Ire la choisit comme épouse pour son neveu le futur Pierre III dont elle souhaitait faire son héritier.

Catherine, convertie à l'orthodoxie, n'eut pas un mariage heureux d'autant qu'elle prenait le parti de l'opposition et lisait Machiavel, Tacite, Voltaire et Montesquieu.

Très à l'écoute des événements qui se déroulaient dans son nouveau pays, Catherine qui possédait l'affection du peuple russe réussit à faire détrôner son époux en 1762 avec la complicité d'officiers de la garde, dont son amant Grigori Orlov.

Lors du coup d'État l'empereur fut assassiné (probablement étranglé par Alexeï Orlov). Elle régna alors sous le nom de Catherine II d'une manière exclusive.


Art et culture :

Elle se présenta comme un mécène pour les arts, la littérature et l'éducation se basant sur l'encyclopédie de Diderot et D Alembert. Elle réussit à convaincre le mathématicien Leonhard Euler de revenir de Berlin.

Par l' entremise de l' ambassadeur de France, le comte de Ségur, elle fit venir de Paris de nombreuses troupes de théâtre et d'opéra, dont celle de Floridor, qu'elle faisait jouer notamment dans son théâtre de l' Ermitage.

Quand Alexandre Radichtchev eut publié son voyage de Saint Pétersbourg à Moscou en 1790 présentant les conditions de vie déplorable des serfs il fut pourtant exilé en Sibérie. C'est qu'entretemps la révolution avait éclaté en France et qu'il n'était plus question pour l'Impératrice de laisser les pernicieuses idées françaises envahir la Russie.

Elle était en correspondance avec Voltaire (dont elle acheta, à la mort du philosophe, la bibliothèque), D'Alembert, Melchior Grimm et a reçu Diderot à sa cour.


Vie personnelle :

Pour introduire la vaccination, elle montra l'exemple en étant la première à se faire inoculer.

Catherine était connue pour son appétit sexuel et ses nombreux amants.

Catherine aurait vraisemblablement souffert d'une attaque cardiaque alors qu'elle était assise sur une commode le 5 novembre 1796, et elle mourut au lit sans avoir repris connaissance.

L'amour de sa vie est le prince Grigori Potemkine, qu'elle épousa secrètement vers l'automne 1774.

Elle avait un fils, Paul, qu'elle aimait peu, lui préférant ses petits-fils. Il lui succéda sous le nom de Paul Ier de Russie.

En 1762, Catherine II de Russie donna naissance en secret à Alexeï Grigorievitch Bobrinski (1762-1816), fils naturel de Grigori Orlov.- wikipédia


Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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C'était vraiment passionnant ! Outre la vie tumultueuse de Catherine II à la Cour de Russie, Henri Troyat maîtrise aussi l'art de capter l'attention du lecteur. Pas une seule fois je me suis ennuyé, biographie superbement écrite avec une dose non négligeable de culture historique.
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