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Critique de mfrance


Mais qu'a donc fait Nicolas II, le dernier tsar de Russie pour mériter le sort horrible que les bolcheviques lui ont réservé ?
Enfant espiègle et paresseux, jeune homme futile ne s'intéressant qu'aux amusements : patinage, thé et soirées dansantes, profondément indifférent aux affaires de l'Etat auxquelles il fut par ailleurs mal préparé, il n'était animé que par l'idée que, comme son père, il était né pour « présider sereinement aux destinées de notre empire, qui ne seront plus dorénavant discutées qu'entre Dieu et nous ».
Profondément marqué par l'assassinat de son grand-père Alexandre II, le tsar libéral, il entendra sa vie durant ou presque, ne devoir céder aucun pouce de son pouvoir absolu, demeurant inconscient du fait que l'évolution économique de son pays impliquait un assouplissement des règles de gouvernance.

En fait, Nicolas II n'était pas fait pour le rôle qui lui avait été  assigné. Fuyant les mondanités, tout comme son épouse, privilégiant la vie de famille aux affaires de l'Etat, il ne se sentait bien qu'auprès de ses proches qu'il aimait tendrement. Ce n'était pas un tyran, mais un homme bon et réservé et un dirigeant manquant cruellement de vision de l'avenir et incapable de prendre les bonnes décisions.

Henri Troyat conte cette destinée tragique avec simplicité et précision, appuyant son discours sur des extraits du journal du tsar, du courrier qu'il échangeait avec son épouse, sa chère Alix, et des témoignages laissés par des contemporains.

Le règne de Nicolas II est résumé de façon lapidaire, mais oh combien éclairante, lorsque Henri Troyat rapporte le sentiment du peuple russe  :« on répète que le tsar est un homme voué aux échecs de toutes sortes et que son avenir malchanceux est inscrit dans les lignes de sa main. La série noire a commencé pour lui, dit-on , lors des fêtes du couronnement par le désastre de la Khodynka, où des milliers de personnes ont péri écrasées. Elle s'est poursuivie par la naissance d'un fils hémophile, par la névrose de l'impératrice, par la défaite dans la guerre russo-japonaise, par la fusillade du dimanche rouge en 1905, par les émeutes, les massacres, par l'apparition de Raspoutine, par le meurtre du grand-duc Serge Alexandrovitch, et du président du Conseil Stolypine. ».
Et dans une Russie, en proie aux désordres, aux grèves, manifestations, actes terroristes, la guerre de 14-18 ne pouvait que parachever le désastre, jusqu'à ce qu'un certain Lénine, aidé par l'empereur d'Allemagne ne revienne en Russie, pour y imposer la marque sanglante de la terreur bolchevique qui va bouleverser définitivement le destin de l'empire et précipiter le tsar, victime expiatoire de plusieurs siècles d'autocratie, vers la fin épouvantable et sanglante que les tueurs bolcheviques vont lui faire subir ainsi qu'à sa famille.
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