-Pourquoi Johan Henrik a appelé Olaf Renson l'Espagnol ? demanda Nina après s'être assise.
Klemet rigola.
- Tu n'as pas remarqué ?
- Quoi ? Il est brun aux yeux marron ?
- Non, ce n'est pas ça. Tous les Lapons sont bruns aux yeux marrons. Rien d'autre ?
Nina ne voyait pas.
- Les gens l'appelle l'Espagnol ici à cause de sa façon de se tenir. Ils disent qu'il a la fesse fière, comme les toreros qu'on voit à la télé. Alors, on l'appelle l'Espagnol.
« Le renne était un bon animal si l’on savait en prendre soin. Il nourrissait, habillait. » (p. 223)
« La police qui vous appelle, on sait jamais quelle tuile va vous tomber dessus. Mais la police des rennes, au moins, on sait que c’est jamais bien sérieux. Pas vrai, Klemet ? » (p. 24)
La tempête allait venir. Comme ce jour où son grand-père était parti. Il était parti seul, un soir de tempête d'hiver, comme le faisaient les vieux devenus des fardeaux pour le clan. Ils partaient seuls dans la toundra et on ne les revoyait jamais.
Un petit air de printemps soufflait sur Kautokeino. Avec une rapidité comme la Laponie en était coutumière, le climat s'était brutalement adouci. Les nuages maintenaient une température clémente de moins dix-sept degrés.
Un des jeunes bergers qui venaient le voir parfois avait employé le mot de bonheur. Aslak ne voyait pas ce qu'il voulait dire. Il savait seulement qu'enfant, il avait appris avec le grand-père tout ce qu'il était important d'apprendre dans une vie d'homme.
Aslak ne connaissait pas la peur. Si on le lui avait demandé, il aurait regardé sans comprendre. Mattis lui avait posé la question une fois. Il ne voyait pas ce qu'il voulait dire. La peur ? Aslak n'aimait pas les questions qui n'avaient pas de sens. On pouvait lui demander s'il avait faim, s'il avait sommeil, s'il avait froid. Pas s'il avait peur. Aslak savait ce qu'il devait savoir. La peur ne lui servait à rien. Alors il l'ignorait.
Mardi 11 janvier.
Lever du soleil: 11h14; coucher du soleil: 11h41.
27 minutes d'ensoleillement.
La température était un peu plus clémente, avec un léger moins vingt. Mais le froid était mordant à cause du petit vent qui soufflait.
Aslak leur avait dit . Vous avez trop de rennes . C'est pour ça qu'il vous faut de si grands pâturages.. Et qu il y a tant de conflits. Mai sils répondaient qu'il fallait beaucoup de rennes pour payer les frais, les scooters, les quads, les voitures , le camion abattoir, la location de l 'hélicoptère. Tu ne comprends pas , disaient-ils , toi tu as à peine deux cents rennes.
Aslak les regardait . Et il disait :j ai deux cent rennes et je vis.
les utilisateurs veulent pouvoir se balader dans les montagnes quand ils ont des congés, comme pour le week-end de pâques, qui est l'un des plus beaux week-end de la région , avec encore beaucoup de neige partout et beaucoup de soleil Les Norvégiens de la côte partent en famille en scooter pour trois ou quatre jours dans leur petit cabanon sur la toundra , le long du fleuve. Mais c'est l'époque où les femelles rennes mettent bas, et le s troupeaux ne doivent absolument pas être dérangés, sinon les femelles peuvent abandonner leur faon et ça occasionne de grosse perte pour les éleveurs . Donc conflits.