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Critique de Lencreuse


Avocat spécialisé dans la défense des droits de l'homme à Mexico, Miguel Angel Morgado est sollicité par un des ouvriers qui travaillent à la construction de sa bibliothèque. Blondie, ébéniste, lui remet une enveloppe remplie de photos et de coupures de presse des années 50 et demande à l'avocat de retrouver son père disparu suite à une affaire de trafic d'héroïne en 1951 à Tijuana. Intrigué par ces vieilles photos où mafieux locaux, jeunes inconnus, auteurs et poètes de la beat generation posent l'air goguenard, Morgado prend l'affaire en main. Aidé par un ami du FBI, l'homme de loi plonge dans le Tijuana de l'époque, ville frontière où la drogue, la corruption et la prostitution attirent les Etats-Uniens en recherche de sensations. On croise, dans ce court roman qui ne s'embarrasse pas de fioritures, William Burroughs, Jack Kerouac et Allen Ginsberg, leurs excès et finalement ils ne sont que le reflet de leurs compatriotes attirés par les lumières de ce lieu de perdition « où se réalisent le mieux les pires désirs ». Car c'est aussi cela que raconte Gabriel Trujillo Muñoz : les rapports faussés de l'Amérique du Nord et de celle du Sud dans ces villes frontalières et les conséquences désastreuses de cette proximité. Muñoz livre, dans ce court texte percutant, un regard sans concession, mais non dénué d'humour, sur son pays, celui d'hier comme celui d'aujourd'hui : « Brûler ses vaisseaux, se dit Morgado. Incinérer le passé afin de pouvoir lui donner la forme qui nous chante, de sorte que les crimes soient oubliés et que les affaires continuent de tourner. Pour ce qui est d'ensevelir profondément nos morts, d'enterrer tout ce qui nous dérange, nous sommes les meilleurs. »
Lien : http://lencreuse.over-blog.com
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