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Citations sur Belek, une chasse dans le Haut-Altaï suivi de Une histo.. (6)

Je voulais revoir la tombe de ma mère, m'asseoir tout près et respirer l'odeur maternelle. Je voulais parcourir mes montagnes, regarder la steppe d'en haut, entendre siffler les marmottes, manger encore de leur viande jusqu'à être repu. Je voulais passer la nuit dans l'herbe, savourer la rosée du matin et lire dans les étoiles, je voulais surprendre dès mon réveil le chant des oiseaux, me rouler dans l'herbe, bondir et aller chercher de l'eau au ruisseau avec le chaudron. Je voulais être trempé par la pluie de l'été pour me laisser ensuite sécher au soleil sur la terre fumante. Je voulais être plongé dans la tempête de neige de l'hiver et attendre heureux le réveil du printemps.
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Le vent se leva et, du fil de poussière, fit une traîne.
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J e pensais à l'Islande, ce bout de terre que je n'avais en fait jamais vu, mais auquel je m'étais pourtant tellement attaché: je pensais à ces grands enfants de la nature qui s'étaient affirmés au cours de mille ans d'histoire. Je pensais à cet esprit qui, à moi, ce fils des montagnes de l'autre bout de la terre, m'avait recommandé sa patrie et son peuple, je pensais à lui comme a un frère lointain et les larmes me venaient aux yeux. Je voyais celui qui chevauchait à mes côtés, ce vieux Touva au visage raviné et à la bouche close sur un secret, je voyais ce "monument" à cheval, témoin du tournant d'une époque et de la fin d'un monde. Je le voyais et je pleurais les larmes qui, au cours du temps, s'étaient amassées en moi. Elles étaient le fruit d'une tristesse profonde qui n'avait rien à voir avec cette tristesse des gens civilisés. Cette tristesse n'oppressait pas, elle remémorait quelque chose de grand qui avait existé et qui ne pouvait s'effacer, elle appelait le souvenir, ébranlait en profondeur et laissait pressentir que de grandes choses étaient en devenir. Je pleurais et je pensais à cet esprit bien heureux qui, un jour, recommanderait aussi le destin de notre peuple à des frères éloignés et enrichirait ainsi d'une gouttelette les éternelles joies et souffrances de l'humanité.
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Le fait qu'il vécût seul n'avait en soi rien d'extraordinaire, car le monde est ainsi fait: l'un a dix fils et cent proches parents alors que l'autre tourne seul avec son ombre.
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C'est alors que tout d'un coup l'air se remplit d'oiseaux: des milans, des corneilles, des alouettes, des tourterelles et des mouettes, ces pauvres compagnons des mers qui continuaient à s'égarer jusqu'ici sur les larges routes bleues qu'avaient empruntées leurs ancêtres. Mais il y avait bien longtemps de cela, c'était loin, très loin dans le passé, à des millions d'années, et de cette mer n'était resté que le fond asséché: la steppe et ses cent millions de pierres polies et ses coquillages.
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Belek commença la journée de guet de de très bonne heure. La toison blanche du chevreau scintillait devant les broussailles sombres comme une tache de lumière étouffée, comme la tache d'un jour prématuré. Ses bêlements solitaires paraissaient encore plus forts à cette heure charnière entre lumière et ténèbres, froid et chaleur, sommeil et éveil, ils étaient encore plus pitoyables. En attendant les lamentations du jeune animal, Belek se faisait l'effet d'être un sans-coeur, un criminel.
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