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Critique de Bouteyalamer


Ébloui par le spectacle du Lucernaire « Et ma cendre sera plus chaude que leur vie » (autant par l'interprète, Clara Ponsot, que par les carnets de l'auteur), j'ai lu dans la collection Poésie Gallimard cette anthologie qui contient des poèmes de 1912 à 1939. En 1912 — elle a 24 ans — Marina produit des images convenues de fleurs, d'enfants, d'oiseaux, de lunes et de lèvres, et projette déjà une vision de soi altière, héroïque ou martyre : « Sur moi se referment les vagues/De mon superbe malheur » (1916, p 57). Elle place sa vocation de poète au-dessus de tout : « La vie, la mort – depuis longtemps j'en use/Entre guillemets, comme de noeuds vides » (1927, p 189). Son renoncement hautain n'est pas abattu dans les profonds malheurs qu'elle traverse jusqu'à sa mort, dans la solitude, le deuil, la barbarie de la guerre et du totalitarisme : « Même ma langue maternelle/Aux sons lactés — je m'en défie. /Il m'est indifférent en quelle/Langue être incomprise et de qui ! » (1934, p 197). Et deux ans avant sa mort, en 1939 : « Refus d'être. de suivre. /Asile des non-gens : /Je refuse d'y vivre. /Avec les loups régents/Des rues — hurler : refuse. /Quant aux requins des plaines — /Non ! — Glisser : je refuse – le long des dos en chaîne » (p 201).
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