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Critique de Charybde2


La violence de Tsvétaïéva dans toute sa splendeur...

Recueil recomposé en français en 1986-87, à partir de poèmes écrits entre 1910 et 1939, qui nous offre un bel échantillonnage des vers de la poétesse russe, incarnation s'il en est de la rébellion tous azimuts et de l' "inadaptation sociale", avec en prime une excellente postface de la traductrice Ève Malleret, de taille quasi-monographique (60 pages).

"Il partit sans être vu, / Emportant le mot le plus précieux. / Mais personne n'entendit / Ton dernier appel."
"Non, ce n'est pas une tombe, / Je ne surgirai pas, menaçante. / J'ai trop aimé moi-même / Rire quand il ne faut pas."
"La guerre, la guerre ! - Encens et icônes - / Les éperons jacassent, / Mais je n'ai rien à faire ni du tsar / Ni des querelles des peuples. / Comme sur une corde fêlée / Je danse - petit danseur. / Je suis l'ombre d'une ombre. Je suis lunaire / de deux sombres lunes."
"Témoin muet / Des tempêtes vivantes -/ Couchée dans l'ornière, / Je lorgne / Les ombres. / Tant que / Vers l'azur / Ne m'emportera pas / Sur le cheval rouge - / Mon Génie !"
"Fulgurant trajet / Réservé : sans frein ! / de mon rêve j'ai / Sauté dans le tien."

Malgré l'obstacle toujours difficile de la traduction en poésie, on y ressent avec force la violence du vers scandé de Tsvétaïéva, caractéristique qu'elle ne partageait guère à l'époque qu'avec Maïakovski... On songe aussi à sa récente postérité, poussée à l'ultime, dans les excellents "Slogans" de Maria Soudaïéva (Antoine Volodine).
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