Citations sur La fragilité, faiblesse ou richesse ? (15)
Enfin, et ce n'est pas le moins important, il a été soulignéàa quel point les personnes fragiles ou fragilisées, ainsi que celles qui souffrent d'un handicap, peuvent nous révéler à nous-mêmes, "les moins fragiles", à cause de leur expérience quotidienne et leur maturité humaine.
Parler de la fragilité c'est donc se reconnaître que le rapport entre nos forces et nos faiblesses fonde toute vie et toute influence notre relation à l'autre et à nous mêmes.
C'est affirmer que la dimension humaine d'une société se mesure à la manière
dont elle traite la fragilité de ses membres.
La peur et le rejet qui peuvent nous habiter nous font alors passer à côté de l'autre et de sa commune humanité.
Nous devons aussi tenir compte de la question du sens. Pour comprendre l'angoisse et les questions qui habitent la personne fragile, il est essentiel de la rejoindre dans son univers mental et psychologique, dans sa représentation culturelle et religieuse (ou a-religieuse ) de la maladie. Quand un patient se réfère à des représentations étranges ou inconnues de nous, le risque est grand que nous nous désintéressions du sens qu'il donne lui-même à ce qu'il vit.
Il nous faut être ouvert aux attentes que nous rencontrons de la part des personnes fragiles. Elles veulent être des personnes avant tout. Jean Vanier dit qu'il n'y a pas de handicapés mais des personnes avec un handicap.
Que d'intolérance pour les autres parce que nous refusons notre propre fragilité !
Il est donc nécessaire que nous nous efforcions d'opérer un déplacement vers celui, celle qui souffre, l " autre ". Cette attitude repose sur la conviction selon laquelle toute culture, en tant que système de significations, comporte a priori une cohérence interne, certes jamais exhaustive.
(...) le sens de la vie, c'est peut-être moins d'atteindre une efficacité ( l' " excellence " qui plaît à notre monde ) que d'arriver à une vraie qualité de relation.
(...) ce qui donne sens à la souffrance, ce n'est pas le fait de souffrir, mais la façon de continuer à aimer, du coeur de cette souffrance. Ce qui lui donne sens est aussi ce qui donne sens à la vie : rester en relation et continuer à essayer de s'intéresser aux autres, éviter la fermeture du coeur.
Ce que nous révèle aussi l'expérience de la fragilité, c'est que nous sommes des êtres de relation, nous ne nous suffisons pas à nous même. (...) Nous avons besoin du regard bienveillant des autres pour exister. Nous avons besoin de solidarité, de justice. il nous faut donc consentir à une certaine dépendance. Nous cherchons l'autonomie, mais l'autonomie n'est pas l'indépendance.