Ce n'est pas le premier roman de
Linn Ullmann que je lis (j'ai lu "
Je suis un ange venu du Nord", qui m'avait plu pour l'atmosphère, l'écriture, ce titre poétique, et ses histoires d'enfants à la fois innocents et cruels), et donc j'étais ravie d'être sélectionnée au dernier Masse Critique de Babelio, pour ce nouveau titre de l'auteur. Un titre beaucoup plus personnel, autobiographique, qui sort justement lors de l'anniversaire du centenaire de la naissance du grand
Ingmar Bergman, père de
Linn Ullmann. Tout le récit s'attache à approcher cette figure à la fois paternelle, mystérieuse, et artistique.
Linn Ullmann mêle alors dans une chronologie éparpillée, souvenirs d'enfance, brides d'enregistrements d'entretiens avec son père, et son présent à elle, elle nous transmet cette difficulté à écrire sur une figure aussi intouchable que Bergman, mais aussi la difficulté à écrire sur la mort, sur la vieillesse et la mémoire. le roman nous offre différentes facettes du réalisateur : homme compliqué, très exigeant, dispersé dans ses relations amoureuses (père de 9 enfants !), l'auteur parle également beaucoup de son enfance, les étés sur l'île de son père, Farö : ce qui offre au récit une ambiance particulière, à la fois de nostalgie, d'isolement aussi, de nature rocailleuse. L'ensemble est lumineux, bien écrit, avec une sorte de détachement distancié, qui laisse pourtant de la place à l'émotion et souvent à l'humour. Je remercie donc les éditions
Actes Sud et Babelio pour ce beau roman.
Commenter  J’apprécie         00