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Pour tenter de comprendre, si c'est possible. Et en tout cas de mieux connaître le passé du Rwanda et d'entrevoir l'avenir possible. 10 très jolies nouvelles, d'une écriture douce et percutante.
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Elles sont parties et revenues. Quelques unes étaient restées. Elles, ce sont ces très jeunes femmes, les personnages principaux du recueil de nouvelles de B. Umubyeyi Mairesse. Les massacres subis par les tutsis ont marqué leur vie. Elles ne peuvent oublier ni leur pays, la Suisse de l'Afrique, le pays aux mille collines ni le passé terrifiant. Mais, la vie a vaincu l'horreur . Ejo : hier ou demain, rien oublier mais continuer.
Ejo est un chant d'espoir, un hommage à ces femmes qui se sont redressées, à ces femmes admirables qui méritent de ne pas être oubliées.
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Recueil de nouvelles d'une conteuse hors pair qui aborde le Rwanda dans un avant et un après qui permet de comprendre l'histoire meurtrie de ce pays, sans pathos, et à fleur de vies de femmes très attachantes.
Lien : http://www.lacheminante.fr/p..
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Demain est un autre jour…
C'est ce qu'on dit, ce qu'on croit.
« Ejo » signifie hier et demain, un seul mot pour deux entités de temps…
Pourquoi ?
Est-ce parce que seul compte « aujourd'hui, ici et maintenant » ?
« On rit beaucoup quand on ne pleure pas » (page 106)
Histoires de femmes, de tendresse, sous forme de lettres ou de nouvelles, Ejo nous interpelle, nous offre des « photographies » vivantes, des instantanés de vie comme autant de clichés d'un coin du monde qui crie sa douleur passée, réminiscence qui apparaît dans les souvenirs de chacun, les hantant de façon différente ; mais aussi son amour de l'autre, de la vie …
Ejo, c'est une écriture tendre, empreinte d'humour, délicate, posée comme les dentelles à points comptés. Elle est faite de beaucoup de fraîcheur et entre les lignes, on sent tout l'amour de Beata Umubyeyi Mairesse pour son pays.
C'est une lecture délicate, colorée, qui offre un regard jeune et neuf qu'il est bon de partager….

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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"Ejo", nous explique Beata Umumbyeyi Mairesse en préambule de cet ouvrage, est le terme qui en kinyarwanda signifie à la fois hier et demain. Aussi, "Ejo" n'est pas, précise-t-elle, un recueil de nouvelles du génocide, mais "de l'ejo-hier des années d'espoir et d'inquiétude mêlées et surtout de l'ejo-demain des jours d'après, de la survivance".

La majorité des témoignages qu'elle imagine sont portés par des voix de femmes qui, le temps d'une brève prise de parole nous content des épisodes de vie souvent douloureux, marqués par la guerre, la perte, la violence. L'ensemble des textes composent ainsi une mosaïque évoquant deux décennies d'histoire rwandaise, du point de vue de celles -et ceux- qui en ont subi les soubresauts d'horreur, et en ont gardé les stigmates.

De cette mère violentée par un fils qui refuse d'assumer la part tutsie -maternelle- de ses origines à cette domestique essuyant l'arrogant et brutal mépris d'employeurs ivres de la supériorité que leur confère leur aisance financière, ces voix donnent de l'ejo-hier l'image d'un monde où la violence liée au rejet de l'autre se manifeste de manière tantôt latente, tantôt clairement assumée. Un monde où la vie, pour les plus faibles, est jalonnée d'humiliations et d'épreuves. Où les dissensions séculaires entre les communautés couvent au sein même des familles.

L'ejo-demain est marqué par la difficulté à mettre des mots sur l'horreur : le génocide est omniprésent, par ses résonances, les traumatismes qu'il a provoqués, mais est rarement clairement évoqué. On décèle sa présence monstrueusement silencieuse et envahissante dans la phobie du sang menstruel dont souffre une jeune femme, ou à travers les démarches qu'entreprend un homme exilé au Canada après les événements pour tenter de retrouver, anonymement enfouis dans le sol rwandais, les ossements de sa femme... Car même longtemps après, même en exil, la guerre vous suit, vous hante, crée une distance avec les autres, celle de votre indicible expérience et du gouffre qu'elle a laissé en vous.

Beata Umumbyeyi Mairesse aborde toutes ses thématiques du point de vue de l'individu, s'attachant, avec pudeur et sensibilité, à traduire la portée des remous de l'Histoire, de la barbarie des hommes, sur l'intimité de ses victimes. Même lorsqu'elle évoque le contexte géopolitique de sa nation d'origine au cours des vingt années -de 1983 à 2013- que balaie son recueil, elle le fait du point de vue personnel d'une missionnaire belge en poste à Butare dont la correspondance, destinée à sa soeur, narre avec la distance que lui confère la naïve conviction de sa supériorité morale, l'avant, le pendant et l'après génocide auxquels elle assiste avec une affligeante et glaçante neutralité...

Tout cela fait d'Ejo un recueil à la fois émouvant et intelligent, l'auteur étant par ailleurs parvenue à doter chacun de ses textes d'une tonalité singulière, passant de l'autodérision à la poésie, ou de la tendresse à l'ironie...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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J'ai rencontré fortuitement Beata à son arrivée en France, et trop occupée par mes marmots, mon boulot et mon dodo, je n'ai apporté qu'une attention discrète à ce qu'elle et son pays avaient vécu et vivaient à ce moment -là. Et puis, 21 ans plus tard, je reçois "Ejo" en cadeau. Comme un boomerang, j'ai honte.
Beata nous dit, tout en nuances, avec réserve,sans se poser en victime , par dix nouvelles très denses,l'horreur du génocide rwandais. Pourtant, la force de ces nouvelles, c'est l'absence de commisération, c'est le quotidien qui revient sans l'oubli.
Je vous invite tous à découvrir ce petit livre, et le charme de son écriture et la profondeur de son propos.
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Ejo en kimyarwanda, ce seul mot veut dire "hier" et "demain", étonnant non ? Un seul mot regroupant le passé et l'avenir. Il en va de même pour ce recueil de nouvelles qui regroupe la veille et le lendemain du génocide au Rwanda. Dix histoires d'hommes et de femmes qui ont habité au Rwanda alors que le pays était incertain, puis quand il est tombé dans l'horreur. Des hommes et des femmes qui sont restés, cachés pour survivre, ou sont partis pour essayer de se reconstruire ailleurs. Autant de portraits anonymes qui dissimulent l'histoire de l'auteur. Beata Umubyeyi Mairesse, cachée dans une cave pendant les trois mois qu'ont duré l'innommable, elle a pu quitter son pays pour trouver refuge en France.

Les points de vue sont nombreux, l'auteur a choisi dix personnages d'horizons assez différents, cela permet de comprendre l'histoire du Rwanda et du génocide de façon plus étendue. L'auteur ménage son lecteur, elle ne raconte pas de façon direct, elle utilise par exemple des souvenirs, des histoires racontées. J'ai été bouleversé par certaines nouvelles et ce qui ressort le plus d'après moi est la peur. Omniprésente, des années après, tel un fantôme tapis dans l'ombre, elle guette.
Même en lisant des livres sur le sujet, je ne cesse d'être horrifiée par la capacité de l'homme à être barbare !! Et je remercie ces auteurs qui passent sûrement des heures sombres à ressasser leur passé pour nous le transmettre. Il faut lire, apprendre et ne pas oublier !
Lien : https://lesmotschocolat.word..
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