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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Joyce, Ama, Efe et Sissi partagent la même maison à Anvers. Ce sont des africaines venues trouver en Europe l'argent qui leur manquait en Afrique. Mais pour cela , elles doivent vendre leur corps.

Très belle histoire, qui nous plonge dans les méandres de la prostitution et de ses réseaux. Mais ce sont surtout quatre portraits de femmes qui ont avec plus ou moins de fatalité accepté de rejoindre l'Europe dans l'optique d'y rester le moins longtemps possible , au péril de leur honneur , de leur santé.

Leurs parcours sont détaillés, et ce qui fait le sel de cette histoire , ce sont ces chemins différents empruntés , ces vies si éloignées qui finissent toutes dans une vitrine à Anvers.

De plus, il y a une belle plongée dans l'Afrique , le Nigéria plus précisément, très exotique, très dépaysante. Avec un langage local très équivoque contribuant à sublimer encore plus l'intérêt du livre.

Ces femmes sont très attachantes, emplies de résilience ; le livre est rythmé, sans temps mort et malheureusement cette fiction ne doit pas s'éloigner de trop de la réalité de milliers de femmes .
Une très belle lecture , où l'on navigue nous aussi entre l'abattement, l'espoir,les pleurs et le rire, où l'abject côtoie la force de caractère de femmes que l'on pourrait croire hors du commun mais qui ne font finalement que refléter la rage de vivre .
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Les Editions Globe ont fait très fort avec cette rentrée hivernale 2022. Premier roman publié en France de Chika Unigwe, celle-ci est pourtant considérée comme l'un des cinq auteurs africains les plus importants de ces dix dernières années. Après avoir lu « Fata Morgana », je comprends mieux le pourquoi de ce constat.

Sur les thèmes difficiles de la migration, de la prostitution, des violences faites aux femmes, Chika Unigwe en tire un magnifique roman, à la fois terriblement réaliste mais aussi émouvant.

On y fait la rencontre de 4 jeunes femmes nigérianes qui se retrouvent à devoir se prostituer dans le quartier rouge d'Anvers. Lors de la mort de l'une d'entre elles, elles reviennent petit à petit sur le passé. Car malgré leur cohabitation dans un logement sordide, elles ne se connaissent pas ou prou. Hormis leurs différences, elles ont un point commun : avoir cru en un rêve européen qui au final, à virer au cauchemar.

Qui n'est jamais passé par ces rues où des jeunes femmes s'affichent dans des vitrines ou sur des trottoirs et dont la seule chose que nous faisons est de baisser les yeux comme si elles n'existaient tout simplement pas?

L'auteure ne fait aucun ambage sur la vie que ces femmes, venant de milieux très différents, doivent vivre, souvent désillusionnées face à leur quotidien, dans la misère sociale. Au travers d'un travail de rencontres avec ces travailleuses du sexe, c'est une immersion totale dans ce milieu, souvent glauque et oublié et pourtant, en ressort un roman lumineux.

On ne peut être que stupéfait par la force mentale qu'ont ces femmes, devant cette adversité de la vie. On est bien loin des stéréotypes qu'on peut avoir à leurs sujets, vues comme de simples victimes de la traite d'êtres humains. Elles sont maîtresses de leurs vies malgré le manque d'étendue pour de réelles perspectives. le lecteur ne peut que s'attacher aisément à ces personnages.

La plume de l'auteure est très fluide à lire, qui est parfaitement retranscrite par la traduction de Marguerite Capelle. Elle a fait le choix de garder certaines phrases en dialecte pour « faire entendre la couleur et la texture de ceux-ci ».

Pour ceux qui se demanderaient ce que veut dire le terme de « fata morgana », il s'agit d'un phénomène optique qui résulte d'une combinaison de mirages.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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La couverture (très jolie...) est très explicite : on part avec ce livre direction la prostitution africaine en Europe. Dans ce livre on va suivre 4 jeunes femmes dont les espoirs passent par la case Anvers. Sans obligatoirement savoir que ça signifie quartier rouge, vitrine, prostitution. 4 histoires différentes. 4 rêves identiques : le rêve de maîtriser sa vie, la liberté qui permet de choisir son avenir, le bonheur, l'argent (rien de vénal ici, juste manger à sa faim et vivre de son travail). Ce même rêve qui va se heurter à la réalité du quotidien qu'elles vont devoir affronter à Anvers.
Ce livre est un coup de poing qui rappelle la réalité. Celle de la prostitution subie voire forcée. Et le mirage pour ces Africaines d'une vie meilleure en Europe.
Que de vies gâchées...
.
Un livre marquant mais douloureux. Douloureux car l'auteure prend le temps de présenter ces 4 jeunes femmes, de nous les raconter. On s'attache à elles, la violence de ce qu'elles subissent est d'autant plus difficile à accepter. Difficile de ne pas se sentir proche d'elles. Evidemment on est sur ce canapé avec les 3 survivantes s'interrogeant avec elles sur le pourquoi de la mort de la 4e....
Un livre douloureux mais nécessaire.
.
Pour moi "Fata Morgana" voulait dire "fée Morgane". Ce n'est pas faux, car c'est en l'honneur de cette fée qu'a été nommé un certain mirage.... Là mirage d'une vie meilleure sous d'autres latitudes.....
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Prostituées.

30000 euros. Voici le prix à payer pour quitter le Nigeria et espérer atteindre l'Europe. Mais c'est aussi une dette à rembourser dans le quartier chaud d'Anvers.

Ce roman n'est pas dur, c'est une gifle magistrale. Nous nous attachons à suivre quatre femmes contraintes de se prostituer pour fuir la misère de leur pays, le Nigeria. Suite au meurtre de l'une d'entre elle, les trois survivantes vont raconter leur parcours.

En parallèle, nous suivons l'histoire de Sisi, de sa vie au Nigeria jusqu'à son meurtre. Jeune femme brillante, elle va perdre peu à peu ses illusions dans le Nigeria corrompu et miséreux. La seule porte de sortie semble l'Europe peu importe les moyens.

Les trois autres femmes ont des parcours à la fois différents mais aussi tristement similaires. L'une doit subvenir aux besoins de son enfant, l'autre veut fuir sa famille, quant à la dernière, elle veut refaire sa vie suite à un chagrin d'amour. Toutes ces femmes avaient des rêves, Anvers les a broyés. Plus rien ne sera comme avant.

L'autrice nous montre des femmes complexes. Elle ne fait pas l'erreur de porter un jugement ou de tomber dans la victimisation. Non, elle nous montre tout simplement des femmes victimes d'esclavage sexuel. Raconter ces femmes telles qu'elles sont est une manière de leur rendre leur dignité. En cela ce roman réussit parfaitement à dénoncer cette situation, tout en étant émouvant voire bouleversant.

Bref, ce roman me restera très longtemps en mémoire.

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J'ai découvert avec beaucoup de plaisir Fata morgana de Chika Unigwe.

Quatre prénoms : Sisi, Ama, Efe et Joyce, elles viennent du Nigéria par l'intermédiaire du fameux proxénète Dele qui recrutent des filles pour les faire travailler dix heures par jour dans une rue du quartier chaud d'Anvers.
"Armée d'un vagin et de la volonté de survivre, elle savait que la misère n'aurait jamais de prise sur elle." Brian Chikwava.
Elles ont chacune une histoire triste et différente qui les a poussé à ce compromis. Elles espèrent toutes payer leurs dettes et commençaient une nouvelle vie. Mais oui, même pour faire le plus vieux métier du monde elles doivent s'endetter.
Il y a toujours des personnes prêtes à profiter de la misère qui sévit dans ces pays africains, ceux de l'est et autres.
Sisi va mourir, les liens vont se resserrer entre les trois autres, elles se dévoileront petit à petit en racontant leurs parcours.

J'ai beaucoup aimé l'écriture fluide, une histoire pleine d'émotions. Je les trouve très belle dans leur dignité.
Dommage que peu de gouvernants s'intéressent à ces femmes, à ce qu'elles sont obligé de faire pour survivre tout simplement. Les trafics en tout genre auront toujours la part belle car l'argent que ça rapporte est incommensurable et sans pitié.
Je vous le conseille ça m'a beaucoup touché.
Bonne lecture à tous.
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Ce livre est arrivé dans mes mains un peu par hasard. Il était sur une pile de livre à équiper sur mon bureau quand je suis rentrée de vacances. Je me suis dit : « tiens c'est un polar que j'ai commandé, je ne m'en souviens pas. » Et pour cause, c'est ma complice Marianne qui l'avait repéré et ajouté à notre commande directe…
Mais alors que nous raconte ce « Fata Morgana »
Issues du Soudan, du Nigeria ou d'autres pays d'Afrique subsaharienne, quatre femmes très différentes ont fait le chemin de l'Afrique vers Bruxelles. Ces femmes partent en Europe dans l'espoir d'une vie meilleure. Elles sont venues revendiquer pour elles-mêmes les richesses qu'elles croient que l'Europe promet. . Mais des réseaux de prostitution s'organisent pour les piéger. Et lorsque Sisi, la plus énigmatique des femmes, est assassinée, leur monde déjà fragile est brisé. le meurtre de cette prostituée dans un quartier d'Anvers rompt la routine et les silences qui entourent cette exploitation. Rassemblés par la tragédie, les trois femmes restantes – Joyce, une grande beauté dont la vie a été détruite par la guerre ; Ama, dont les humeurs sombres manifestent une injustice passée ; Efe, dont les efforts pour gagner sa vie sont motivés par un zèle particulier, commence lentement à partager leurs histoires. Et ces histoires de femmes malmenées par la vie et les hommes, Chika Unigwe nous les raconte avec force. Avec engagement même devrais-je dire car ce sont des histoires de terreur, de déplacement, d'amour aussi. C'est aussi celle d'un homme sinistre appelé Dele, un mystérieux proxénète et de la pire des mère macrelle, Madame…
Et c'est avec une intensité incroyable que notre auteur nous fait vivre les trajectoires de ces femmes, de leur déracinement. le prix payé pour fuir l'Afrique où leur avenir est compromis, celui à payer pour tenter de sortir de sa condition et celui encore plus cher de la réalité quotidienne en Europe. Car chaque nuit, Sisi, Ama, Efe et Joyce se tiennent aux fenêtres du quartier chaud d'Anvers, promettant de réaliser les désirs des hommes, ne serait-ce que pendant une demi-heure.
Chika Unigwe nous les montre force et fragiles à la fois.
Elles gardent, malgré tout, la tête haute. Elles savent pourtant qu'il faut qu'elles soient sages et gentilles si elles veulent gagner suffisamment pour se libérer, envoyer de l'argent à la maison ou économiser pour leur propre avenir.
Mais le drame arrive, Sisi meurt, et là les têtes se redressent vraiment.
C'est une histoire de courage, d'unité et d'espoir que nous conte Chika Unigwe
C'est une histoire d'amitiés de femmes et de liens qui, une fois forgés, ne peuvent être rompus. Rapprochées par la tragédie et la perte de l'une des leurs, les femmes réalisent qu'elles doivent choisir entre leurs secrets et leur sécurité.
De leurs histoires se dégagent une énergie folle. Ce qui est marquant aussi c'est que dans toute cette noirceur, notre auteur laisse passé un peu d'espoir en insufflant aussi quelques traits d'humour subtils et bien vus.
Mais ce qu'il il a de diabolique ici c'est que Chika Unigwe nous transporte par la puissance de son style, c'est vif, c'est brut, il y a quelque chose de l'oralité aussi qui transparait ici, une urgence sournoise mais utile.
Son écriture est belle et exaltée. Tellement efficace aussi.
C'est vraiment une très belle découverte que je vous recommande chaudement.
Ce roman sera sans doute un de mes coup de coeur de l'année tellement il semble inoubliable.
Fata Morgana a reçu le Nigeria Prize for Literature de 2012 et dix ans plus tard, alors que le texte nous parvient seulement, on comprend pourquoi !
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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Il y a quelques semaines, alors que je débutais la lecture de Fata Morgana, j'ai entendu aux nouvelles que l'on venait de faire des perquisitions dans plusieurs maisons closes de Bruxelles, Anvers et Liège, et qu'un réseau de trafic de femmes nigérianes et ghanéennes était en train d'être démantelé. Quelle coïncidence de lecture. C'est exactement de cela qu'il s'agit dans Fata Morgana. L'auteure nous plonge dans le quotidien et le passé de quatre femmes originaires de Laos et venues travailler à Anvers dans l'espoir d'une vie meilleure. Elle nous montre par quels mécanismes ces femmes se retrouvent à devoir travailler dans ces vitrines et ces maisons, pour « rembourser » la dette contractée lors de leur départ du Nigéria. Bernées par des promesses fallacieuses, et même si, pour certaines, elles ont accepté de devoir faire ce boulot dès le départ, elles se retrouvent rapidement prisonnières d'un réseau et exploitées. Et ça se passe si près de chez nous… Un roman vérité qui fait réfléchir.
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En lisant ce livre, j'ai appris plusieurs choses. La première est que Fata Morgana (titre très évocateur), loin d'être un prénom et un nom (ce que j'imaginais à la vue de la couverture aux allures de pochette de CD disco), est en réalité un phénomène optique, sorte de mirage faisant apparaître l'horizon plus haut qu'il ne l'est en réalité. Et puis j'ai appris sur la situation d'un pays, le Nigéria, dont on entend parfois parler (rarement pour célébrer sa richesse culturelle) et sur le quotidien de femmes qui, ici, bien qu'héroïnes de fiction, ne sont pas très loin de la réalité. Les témoignages de ces femmes, au milieu du récit, donnent des éléments de contexte historico-politique, dans un pays d'Afrique en proie à la corruption et aux guerres perpétuelles. Sont-elles les conséquences de siècles de colonisation occidentale ? J'aime comprendre, peut-être faudrait-il lire d'autres ouvrages pour en savoir plus.
Ici, ces femmes incarnent les dommages collatéraux de cette instabilité politique, et c'est palpable, tout au long du récit.
La force de ce roman, au-delà de l'écriture très fluide, nimbée des petites phrases en dialecte nigérian (je suppose) tient dans ces quatre femmes : Chisom (alias Sisi) Efe, Alek (alias Joyce) et Ama. Toutes, avec une histoire familiale différente, finissent par se retrouver au même endroit De Belgique, cette Belle Jik dont le doux nom donne des frissons à Efe. Glaçants, violents, mais tendres aussi, ces portraits de femmes m'ont vraiment sentie proche d'elles. Pas de pathos dans ce roman, c'est ce qui m'a plu avant tout. La seule légère déception est la fin, mais je n'en dirai pas plus. Toutefois, c'est un livre utile et encore une belle découverte pour moi dans le cadre du jury des lectrices Elle.
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Je referme ce livre le coeur lourd mais aussi plein d'admiration.
Une Fata Morgana est un phénomène optique qui résulte d'une combinaison de mirages. L'histoire dit que la fée Morgane (Fata Morgana en italien) avait le pouvoir d'élever des palais au-dessus des flots, trompant ainsi le marin.
Et c'est bien d'espoirs floués, de rêves détruits dont il s'agit dans ce roman.
Quatre femmes aux parcours très différents font chacune leur tour le choix de la migration et quittent Lagos au Nigeria pour le quartier chaud d'Anvers.
Elles savent ce qui les attend.
Elles vont devoir se prostituer pour rembourser celui qui a payé pour l'avion, celui qui leur a promis qu'avec leur « potentiel » (physique bien sûr), elles vont changer de vie, s'extraire de la misère. Cet homme sans autre morale que celle de l'argent est le premier maillon de la chaine. Vient ensuite Madame, mère maquerelle qui les accueille à Anvers, les loge, orchestre leur nouveau quotidien, sans aucun état d'âme.
Bien que vivant sous le même toit, Joyce, Efe, Ama et Sisi ne sont pas très proches les unes des autres. Jusqu'à la disparition de l'une d'entre elles, Sisi, assassinée sans raison apparente. L'auteure nous invite le temps d'une journée dans le salon où elles se retrouvent à l'annonce de ce décès.
Cette mort brutale, incompréhensible, va les faire sortir de leur retenue, pour dire leur vie d'avant, leurs souffrances, leurs fêlures. Petit à petit les langues se délient. Et l'on découvre la force dont elles ont fait preuve pour tout quitter, la brutalité de leur vie d'avant.
Ce roman est nécessaire. Chika Unigwe dresse avec empathie, une grande délicatesse le portrait de jeunes femmes, pleines d'espoirs, d'énergie, résilientes, prêtes à tout pour une vie meilleure, y compris à croire aux mirages.
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Attention coup de coeur. 💘

Elles s'appellent Sisi, Joyce, Efe et Ama. Sont-ce leurs vrais prénoms ? D'où viennent-elles ? Et quelles sont leurs histoires ? Elles ont pour point commun d'avoir croisé la route de Senghor Dele, vendeur de rêves, pourvoyeur de malheur. Et pour destination commune le quartier rouge d'Anvers, ses néons, ses vitrines.
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En fil conducteur, le meurtre de Sisi, la tristesse et les questions sans réponse qu'il soulève. Joyce, Efe et Ama se réunissent alors dans leur peine et se déchargent du poids du passé, se racontent leurs histoires et leurs aspirations. La disparition de Sisi révèle alors entre les jeunes femmes une profonde sororité
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La narration est particulière, omnisciente, prudente. Sans pitié ni misérabilisme. Peu de détails sont donnés sur leur travail, il n'y a que la première expérience de Sisi, plongée brutale dans la prostitution, qui est racontée. Pour créer son roman, l'autrice s'est entretenue avec des travailleuses du sexe nigérianes et cela se ressent dans son écriture au regard pudique et respectueux.
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L'histoire de ces quatre femmes migrantes, rendues soeurs par le destin, m'a prise aux tripes. J'ai eu le coeur soulevé et les larmes aux yeux. Leurs rêves brisés m'ont entaillée au passage, et leur sororité m'a portée ; ce n'est pas une lecture dont on sort indemne. J'ai hâte de lire le reste de l'oeuvre de Chika Unigwe, considérée comme l'une des cinq auteur•ices africain•es les plus important•es de ces dix dernières années.
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TW : viol, agression sexuelle, violence, meurtre, guerre.
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