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Critique de FleurDuBien


La claque.
Lu dans la journée.
Peut-être pire que Primo Levi.
Je lis tant que je peux sur la Shoah mais là c'est le summum de l'ignoble, de l'horreur, de l'actroce.

J'avais lu Mme Ginette Kolinka, cette lecture m'avait bouleversée.

Une gamine de 14 ans, Marie, Juive mais ne le sachant pas, est arrêtée à Toulouse sur dénonciation, et envoyée pour un temps au camp de Ravensbrück en Pologne. Avant le train elle attendra dans un stade.
Le "train" est bondé. Plusieurs jours en ne pouvant pas ni boire ni manger ni faire ses besoins. Elle voit un bébé mourir de faim.

Elle a connu après, Bergen-Belsen. Elle sera déportée presque un an en tout.
Qu'ont fait les polonais alors qu'ils vivaient juste à côté ? Ce déni la poursuit.

Elle raconte son "clivage" avec clarté ; c'est tellement dur que son inconscient se coupe en deux pour ne plus connaître toutes ces atrocités : les chiens égorgeant les enfants, les expériences médicales ignobles sur les femmes, l'odeur des cheminées des fours, le cannibalisme à la toute fin, les marches de la mort, le froid, les coups, les enfants que l'on achève contre les arbres, la vermine incrustée dans les tissus, les anglais qui libèrent le camp mais qui sans le savoir tuent les déportés car trop de nourriture trop vite...(lisez La Douleur de Duras , magnifique livre où elle apprend à nourrir son mari revenu des camps avec du jus de viande)
Et cette faim toujours et encore.

J'en oublie bien sûr.
Et quelque part tant mieux.

Marie a eu de la chance de rentrer.
Mais pas que.
Elle a eu une force incroyable de la Vie.
Elle en a tellement vu des déportés qui abandonnaient et partaient très vite.

Et puis enfin, (parce que c'est très dur pour moi d'écrire cette critique...), le fait que l'on ait pas cru leurs témoignages tant l'horreur était encore présente. Mais qui pouvait croire pareille abomination ? Qui ?
Même au gré de mes lectures, je n'ai jamais pu me défaire de cette phrase : c'est arrivé, si si.

Allez je termine les yeux humides en pensant aux remerciements à la toute fin du livre :
Samuel Sandler, sans qui ce livre n'aurait jamais été écrit".
(Je rappelle que ce grand Monsieur, décédé il y a peu d'ailleurs (trop de chagrins ?.....), était le grand-père et le père des victimes de Merah à l'école juive de Toulouse).
Paix enfin à son âme.


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