Elle pouvait encore mettre un terme à cette folie. Même dans ses rêves les plus fous, elle n'aurait jamais envisagé une situation aussi invraisemblable! Pourtant, elle était là, et de telles circonstances ne se reproduiraient certainement pas. Jamais elle ne recroiserait le chemin de cet inconnu. C'était une opportunité unique. Pouvait-elle la saisir?
Comme le pommier parmi les arbres de la forêt, mon bien-aimé est parmi les fils. Je me suis assise sous son ombre avec un grand plaisir, et j'ai trouvé son fruit doux sur ma langue.
Détourne-toi de la fornication. Quiconque, s'en rend coupable pèche contre son propre corps. Seigneur! Combien de fois son père avait-il cité les Corinthiens dans ses homélies?
Même à des kilomètres de lui, elle ne parvenait pas à se soustraire à son influence.
Son corps se tendit imperceptiblement vers lui. Oh! oublier le devoir et les obligations, juste une fois... Ne pouvait-elle assouvir cette faim, ce désir dévorant qui la taraudait? Cela lui semblait aussi dangereux qu'absolument nécessaire.
Te souviens-tu de ce jardinier si séduisant que j'avais engagé pour s'occuper de mes rosiers fatigués ? Celui qui avait ces veux bruns si coquins et qui était si... viril? Eh bien, s'il s'est montré impuissant à redonner vie à mes roses, il s'est révélé beaucoup plus adroit à semer des graines d'une tout autre nature. Des graines qui ont laissé dans mon ventre un fruit qui devrait éclore dans sept mois.
Il caressa des yeux ses lèvres tremblantes.
- Effrayée ou excitée ?
- Les deux, s'entendit-elle répondre.
- Ai-je obtenu votre agrément ?
Passion leva les yeux. Sans s'en rendre compte, elle l'avait examiné avec un intérêt intense.
- Oui, avoua-t-elle, ignorant les gens qui passaient derrière eux.
Il lui saisit alors les poignets, doucement, avant de remonter en une lente caresse le long de ses bras, allumant sur sa peau comme de petites étincelles qui se propagèrent dans tout son corps pour venir s'épanouir au creux de ses reins.