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Critique de dancingbrave


Il est curieux comme cet univers de l'Allemagne du début du XX° siècle, m'attire. C'est le troisième roman que je lis et qui me bouleverse de cette façon. le premier, celui qui m'a fait aimer la littérature, le roi des Aulnes de Michel Tournier, a du façonner ma sensibilité, le second, le rapport de Brodeck, l'a conforté, ce présent roman de Cauwelaert me l'a affiné.
Entendons nous bien : je ne me délecte aucunement de la folie nazie ; c'est elle qui a occulté toute la richesse culturelle allemande de cette époque, c'est elle qui nous a privé de ce socle sur lequel reposait l'Europe.
Dans « la femme de nos vies » nous baignons, malgré la folie furieuse d'Hitler, dans les relents de l'Allemagne du début du XX° siècle, l'Allemagne de Goethe, de Kant, Brecht, cette Allemagne si riche culturellement et scientifiquement.

Cauwelaert nous immerge dans l'Allemagne rurale du début du XX°siècle mais très vite il nous entraîne dans la folie nazie et ses horreurs en train de s'installer Cauwelaert a en plus le talent de nous faire pénétrer au sein de la physique des particules et même au plus près des théories d'Einstein sur sa « grande unicité de la matière » sur ce rêve d'entrevoir Dieu au sein même de la matière.
Bien sûr la folie nazie est très présente et même le pivot du roman, mais c'est finalement grâce à elle que va naître ces amours si purs entre un adolescent et sa sauveuse et cette même sauveuse et sa petite fille. Pour moi tout y est.

Petit résumé si ça vous tente :
Durant la folie du troisième Reich, Jürgen Bolt, enfant introverti, peut être autiste, a échappé à la mort éliminatoire organisée par les nazis grâce au sacrifice et à la vengeance de son unique ami, David Rosfeld.
Il va se trouver embarqué dans une folie le faisant passer pour David, le fils d'une grande physicienne juive et un génie lui-même.
Le plus fort c'est que cela va parfaitement fonctionner – il y a souvent une différence ténue entre génie et anormalité – tant et si bien qu'il fera carrière aux États-Unis comme assistant des plus grands scientifiques, notamment Einstein, et que le Nobel lui échappera de peu.
Le sacrifice de David Rosfeld, ne suffisait pas ; il aura aussi fallut l'aide d'Ilsa Shaffner louvoyant entre les affres nazies afin de sauver des enfants condamnés à la mort.
Par son attitude Ilsa Shaffner a trahi le Reich et au procès de Nuremberg elle sera enfoncée par Goering lui faisant endosser le massacre des enfants dont elle s'occupait.
C'est sous le poids de cette ignominie qu'elle finira ses jours s'en avoir jamais revu sa fille qui la haïssait et surtout sa petite fille ayant grandi dans la haine de cette grand-mère ignoble.
C'est sur le lit d'Ilsa Shaffner agonisante que, de nos jours, vont se rencontrer David homme très âgé et Marianne la petite fille. Une amitié va naître ainsi et David s'évertuera à forger l'amour de Marianne pour sa grand-mère telle qu'elle était réellement.
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