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Critique de Fuyating


Je ne me lasse pas des aventures du juge Ti ! Ce n'est ni redondant, ni monotone, au contraire. Van Gulik fait sans cesse preuve d'imagination pour nous offrir des enquêtes originales et différentes les unes des autres.

Dans ce deuxième volume des enquêtes du juge Ti, nous retrouvons le magistrat dans quatre nouvelles et trois romans, nous emmenant à Han-yuan (trois premiers récits), à Pou-yang et dans l'île du plaisir (dernier roman pour ce lieu). J'aime l'alternance des formes courtes et des narrations plus longues, nous permettant d'avoir des rythmes divers. Les nouvelles donnent la possibilité d'avoir une enquête beaucoup plus condensée, dont la résolution arrive rapidement, ce qui forme un récit assez intense.
Concernant les romans, Van Gulik n'hésite pas à entremêler plusieurs histoires, à développer un peu plus les péripéties et énigmes.

L'auteur distille habilement des éléments efficaces : tension palpable, huis-clos étouffant, passages secrets, dédales de couloirs et d'escaliers, un côté un peu fantastique parfois. Tous les ingrédients sont là pout happer le lecteur.

Nous ne cessons d'en apprendre plus sur les moeurs de l'époque, notamment concernant les luttes acharnées des différentes "religions" : confucianisme, taoïsme et bouddhisme. Nous y voyons également les peines capitales sous différentes formes ainsi que les moyens utilisés pour faire avouer des accusés.
L'auteur nous apprend que les différents corps de métier étaient représentés par des maîtres des guildes. Cela semblait être une organisation parfaitement rodée.
Van Gulik ne boude pas non plus les côtés un peu plus frivoles, notamment le monde des fleurs et des saules (courtisanes et prostituées).

Outre ces côtés un peu plus spécifiques à la Chine, l'auteur y ajoute des éléments universels : l'amour sous diverses formes pour lequel certains sont prêts à tout, la jalousie et la vengeance, les vieilles querelles familiales, l'avarice, les détournements d'argent et la corruption, etc.

Van Gulik, comme je l'ai déjà dit dans d'autres critiques de ses oeuvres) est vraiment un fin connaisseur de la Chine. Il en utilise même certaines de ses formes narratives, mais aussi des expressions propres à la langue chinoise, par exemple "le riz du midi/du soir" que nous retrouvons dans "午饭/晚饭". le caractère 饭 veut effectivement à l'origine dire "riz cuit", même si maintenant nouq choisissons de le traduire plus généralement par repas, ce qui donne actuellement "repas du midi/du soir".

J'ai eu plusieurs coups de coeur dans ce recueil, notamment pour "Le squelette sous cloche" et la densité et la multitude de ses péripéties).

Récapitulatif des titres du recueil :
- le matin du singe (nouvelle)
- le monastère hanté (roman)
- Meurtre sur l'étang de lotus (nouvelle)
- le squelette sous cloche (roman)
- Les deux mendiants (nouvelle)
- La fausse épée (nouvelle)
- le pavillon rouge (roman)
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