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Critique de argali


Dans cet essai, David van Reybrouck nous raconte l'histoire d'un petit village de la province de Liège à travers la vie d'Emil Rixen, né en 1903. Conçu dans une union illégitime, il naitra à Moresnet-Neutre où sa mère s'est réfugiée après avoir quitté Düsseldorf, et sera confié à l'adoption. Sans jamais quitté son village natal, il changera cinq fois de nationalité et sera enrôlé dans différentes armées.

En effet, la neutralité de cette région persistera jusqu'en 1919 mais ensuite, au gré des conflits mondiaux, Moresnet-Neutre sera ballotée d'un pays à l'autre, avant d'être définitivement rattachée à la Belgique par le Traité de Versailles.

Moresnet s'est construite et développée autour d'une usine de production du zinc. A l'aube de la révolution industrielle, ce graal est en effet très convoité. Non ferreux, malléable à haute température et parfait pour les alliages, il est aussi un excellent conducteur thermique et surtout il résiste à la corrosion. le zinc, allié au cuivre, produit du laiton, allié à l'étain, du bronze. Ce métal, produit en feuille ou en plaque, servira notamment de couverture aux toits de Paris pour faciliter l'évacuation des eaux de pluie, et favorisera l'essor de l'architecture de fer. On comprend donc la convoitise que ce petit territoire a éveillée.

L'histoire que nous raconte Zinc a un côté surréaliste ; par la situation d'abord, par les mille petits détails de la vie quotidienne ensuite. Ainsi, à Moresnet-Neutre seul le franc français a cours mais on accepte les pièces allemandes, le sou d'argent et le franc belge. Il n'y a pas de langue officielle et les habitants parlent l'allemand, le français et un dialecte local appelé Kelmeser Platt et qui mélange bas allemand et limbourgeois.

Ce court récit, parfois technique, toujours passionnant, m'a beaucoup plu. Non seulement parce que je connais ce village et cette région et ai pris plaisir à découvrir leur histoire que je méconnaissais mais aussi parce que van Reybrouck nous la conte merveilleusement bien à travers la vie d'un de ses habitants. Au point qu'on en vient à regretter qu'il ne soit pas plus long.
Zinc est aussi un bel éloge de la neutralité et de l'utopie en cette période de résurgence des nationalismes.

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