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Critique de encoredunoir


Connu essentiellement pour ses oeuvres de science-fiction, Jack Vance s'est aussi attelé au polar. Méchant garçon (Bad Ronald, 1973) est le seul à avoir été traduit en français, chez Red Label initialement, raflant au passage le prix Mystère de la critique en 1980.
Le méchant garçon en question, c'est Ronald Wilby, adolescent solitaire, grassouillet, qu'une mère surprotectrice a transformé en jeune homme egocentrique incapable de s'intégrer dans un quelconque groupe de jeunes de son âge. Ronald vit dans le fantasme, rêvant à la belle Laurel Hansen et à l'écriture d'une grande saga de fantasy. Pour ses dix-sept ans, il décide d'aller chez Lauren pour l'inviter à sortir. Cette tentative est bien entendu un échec, mais en rentrant chez lui, travaillé par ses hormones, Ronald croise la petite Carol Matthews, onze ans. Il la viole et la tue avant de rentrer chez lui et d'avouer son crime à sa mère. Celle-ci décide de croire à la version selon laquelle tout cela ne serait qu'un accident et de cacher son fils. C'est dans un réduit servant de salle-de bain d'appoint sous l'escalier de la maison que madame Wilby va désormais faire vivre son fils… jusqu'à ce qu'elle meure et que la maison soit vendue. Quand la famille Wood, avec ses trois filles adolescentes achète la maison des Wilby, elle ne se doute bien entendu pas qu'elle partagera désormais ses murs avec ce drôle de locataire.
L'idée de base du roman de Jack Vance est particulièrement retorse et séduisante bien que tirée par les cheveux. Elle préfigure par ailleurs en quelque sorte la vogue des slasher movies qui vont faire florès à partir du milieu des années 1970. Disons-le tout de suite, le lecteur épris de vraisemblance, sensible aux aspects techniques, à peu de chance d'être satisfait. Si Vance essaie de donner quelques explications pour donner un vernis de crédibilité à son histoire, il n'est pas toujours convaincant. Ce n'est d'ailleurs pas non plus le portrait psychologique de Ronald, tiré à grands traits, qui compte ici, mais bien le suspense qu'entretient l'auteur. Et de ce côté-là, Vance sait y faire. Il hameçonne bien vite son lecteur et se plaît à jouer avec ses nerfs. Il en ressort un roman tendu, accrocheur qui, s'il flirte parfois avec le scabreux n'en demeure pas moins assez addictif. On pourra sans doute regretter que les multiples rééditions de Méchant garçon n'aient jamais donné lieu à une nouvelle traduction, celle-ci étant pour le moins datée, mais on se consolera en se disant que cette curiosité est dorénavant disponible en poche.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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