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Jacqueline Lenclud (Traducteur)
EAN : 9782266025461
254 pages
Pocket (12/09/1999)
3.77/5   176 notes
Résumé :
A rester des mois terré dans un placard, il vous vient parfois de drôles d'idées.
Pauvre Ronald ! Une tentative de viol qui tourne mal et le voilà recherché pour meurtre. Sa mère le sermonne, mais elle comprend bien qu'il s'agit d'un accident et l'aide à se cacher de la police. Par chance, il y a dans la maison un petit réduit qui ne demande qu'à être aménagé. Le jeune meurtrier s'y installe. En principe, juste pour quelques semaines, le temps que l'affaire s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Ronald est un adolescent qui a du mal à comprendre que sa liberté finit là où commence celle des autres. Aussi, il n'hésite pas à violer la jeune fille qui lui plait (après tout, elle n'arrêtait pas de l'allumer) puis à la tuer (elle ne semblait pas avoir apprécié la prestation du jeune garçon). le problème, c'est qu'on a beau avoir les meilleures raisons d'agir, ça n'empêche pas de faire des erreurs d'inattention : Ronald a laissé des indices impliquant sa culpabilité sur le lieu du meurtre.
Ni une, ni deux, il raconte ses mésaventures à sa maman, qui voit déjà en lui un futur médecin et un parfait gentleman. Maman gronde un peu (franchement, il aurait pu éviter de laisser son blouson à côté de la tombe, même si bien sûr, creuser, ça donne chaud) et propose la solution idéale : elle va cacher Ronald au coeur de la maison, le temps que cette histoire de gamine violée et tuée se tasse. Pour ne pas perdre de temps, elle lui clôture un petit espace avec un point d'eau, un cabinet d'aisance, un lit, un passe-plat et un programme scolaire (maman a beau être cool, il faudrait voir à ne pas retarder bêtement l'entrée de Ronald dans le monde de la médecine !). Tout va mieux dans le meilleur des mondes, jusqu'au jour où maman est transférée d'urgence à l'hôpital, où elle décède. Voilà Ronald laissé à lui-même, jusqu'au jour où les nouveaux propriétaires de la maison emménagent. Un couple sympathique, avec trois jeunes adolescentes blondes et ma foi, fort aimables !

Jack Vance nous invite, avec "Méchant garçon", à regarder la réalisation perverse des fantasmes les plus basiques d'un adolescent sans morale. L'auteur explique le cheminement des pensées malsaines de Ronald (en même temps, ça ne vole pas très haut) pour nous donner les clés de son mode de fonctionnement, avec pas mal de complaisance, et fait jouer l'empathie du lecteur, si bien qu'il arrive, parfois, que le lecteur se demande s'il souhaite que Ronald se fasse prendre ou passe inaperçu !
J'ai été un peu sceptique au départ, avec l'impunité dont jouissait cet anti-héros boutonneux, puis mon intérêt s'est accru au moment de l'arrivée des nouveaux locataires, et le passage de l'écriture des pensées de Ronald à celles des filles de la familles. Il y a bien quelques incohérences, ou un manque (flagrant) de réalisme, mais rien qui ne gâche la lecture. Enfin, j'ai adoré la fin, que j'ai trouvée très amusante et libératrice des tensions accumulées par les pages précédentes.
Méchant garçon, c'est un essai réussi de Vance (auteur fantastique) dans le monde du suspens au travers d'un personnage pas très intelligent mais très malsain, et propose un moment de lecture plein de plaisantes tensions.
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Époustouflant thriller de Jack Vance, qu'on a plus l'habitude de rattacher à la SF et l'heroic fantasy, surtout pour les lecteurs français, puisque peu de ses romans policiers ont été traduits, ce qui est fort regrettable.
L'histoire, tout le monde la connaît, un jeune homme auquel sa mère n'a jamais vraiment appris la frontière entre le "bien" et le "mal" tente de violer et tue une jeune fille. Sa mère décide de lui aménager un réduit pour le cacher et lui permettre de continuer à étudier, parce que c'est important les études, quand même... surtout quand maman lui a prédit un bel avenir dans la médecine. Sauf qu'un jour, à bout de forces, sa mère est transportée à l'hôpital et décède.
Bien entendu, la maison est mise en vente, puis acquise par un couple et ses trois filles. Et tout ce petit monde va évoluer sous les yeux de Ronald... et le lecteur va voyager dans la tête et la perversion dudit Ronald.
L'auteur fait très fort, parce qu'on arrive parfois à éprouver de l'empathie pour le "voyeur", mêlée à un profond dégoût empreint de malaise palpable. Ça nous tourneboule pas mal, on ne sait plus trop où donner de l'émotion.
Hormis ses fantasmes malsains, Ronald s'invente un univers, et Jack Vance nous entraîne dans le pays d'Artranta, peuplé d'elfes, de chevaliers et autres créatures plus ou moins merveilleuses. Notre "héros", prince du royaume qu'il s'est créé en rêve, finit par ne plus trop savoir où se trouve la réalité, se prenant lui-même pour un fantôme qui hante la demeure.
La réalité glauque et le merveilleux imaginaire sont magnifiquement décrites et évoluent en symbiose parfaite.
Un livre qui m'a vraiment touchée durablement et dans lequel je me suis plongée à plusieurs reprises.
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Jack Vance est connu, mais surtout reconnu pour ses romans imaginaires de Science-Fiction et de Fantasy. Pourtant, comme décrit en avant-propos dans ce livre, Jack Vance à également écrit quelques récits à suspens comme Méchant Gaçon (Bad Ronald parut en 1973).
Je possède quelques livres de cet auteur, mais c'est le premier que je lis. La cause évidente est qu'il écrit, comme beaucoup de ses confrères, des cycles et sagas. Ce roman étant indépendant, j'ai pu me lancer dans sa lecture, dans l'attente de pouvoir compléter les autres livres que je possède.
Je ne lis quasiment plus jamais le quatrième de couverture suite à une très mauvaise mésaventure. Ainsi, je ne savais pas où je mettais les pied.
Bien que l'auteur nous narre des descriptions complètement inutile, comme le repas qui s'éternise sur les deux premières pages, je dois dire que j'ai plutôt bien apprécié ce huit-clos hormis ces dernières pages qui s'éternisent.
Nous avons donc un jeune hommes méprisables, mais dont l'auteur arrive néanmoins à humaniser (enfin une bonne partie du récit) sans toutefois le rendre aimable et une mère qui ferait tout pour l'amour qu'elle porte à son fils. Étonnante donc que ce récit sans prétention.
Jack Vance arrive ici, à rendre la tension palpable et l'imagination du jeune homme se terrant en écoutant son environnement est bien présente.
Je regrette toutefois que l'auteur se contente de rester uniquement sur l'aspect psychologique sans rentrer d'avantage sur quelques descriptions qui auraient pimenté la lecture.
Toutefois, Méchant garçon reste une lecture intéressante, il est court, mais juste ce qu'il faut.
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Méchant garçon de Jack Vance
Tr. de l'anglais (américain) par Jacqueline Lenclud
Nouvelle Éditions Oswald, 1984
Ronald est un jeune américain de dix-sept ans qui vit seul avec sa mère. Celle-ci le surprotège sans lui inculquer le respect de l'autre si bien qu'il n'a guère de succès auprès des adolescents de son âge.
Alors qu'il s'est rendu chez Helen, pour qui il a le béguin, sans qu'elle-même ou ses amis, occupés à s'amuser dans la piscine, ne prêtent attention à lui, il se venge sur le chemin du retour en violant et tuant la petite Carol qui n'a que onze ans. Il l'enterre aussitôt à côté de la cabane à outils de sa maison familiale mais, dans l'urgence, oublie son blouson tout neuf qui va faire remonter la police jusqu'à lui.
Or, entretemps, il a tout raconté à sa mère qui imagine de lui aménager une cache dans leur maison en dissimulant, derrière une plaque de placoplâtre, la porte qui ouvre sur la salle de bains du rez-de-chaussée située sous le grand escalier. Ils réalisent ces travaux pendant la nuit et aménagent la pièce en découpant un portillon au fond de l'étagère la plus basse du garde-manger pour permettre à sa mère de le nourrir pendant le temps qu'il restera reclus, en attendant qu'ils puissent s'enfuir tous les deux à l'étranger.
Tout se passe à merveille jusqu'à ce que la mère meure. La maison est vendue à une famille dont les trois filles sont plus charmantes les unes que les autres. Avant qu'ils emménagent, Ronald a bricolé divers postes d'observation qui lui permettent de les espionner depuis son repaire. Il ne tarde pas à bouillonner de concupiscence devant les charmes des jeunes filles et ne pense plus qu'au moyen de les attraper et de jouir d'elles.
On connait bien le Jack Vance, auteur de science-fiction (Le cycle de Tchaï, le cycle de Lyonnesse, la Geste des Prince-démons…). Une intégrale de ses nouvelles a d'ailleurs été réunie par Pierre-Paul Durastanti et publiée en mars 2019 chez le Bélial.
On connaît beaucoup moins sa facette auteur de polars, d'autant plus que Méchant garçon (Bad Ronald, 1973) est le seul d'entre eux qui ait été traduit en français. Il a obtenu le prix Mystère de la critique en 1980, a été adapté à la télévision américaine en 1974 et au cinéma en 1992 par Charles Gassot (film français).
Même s'il paraît peu vraisemblable, d'un point de vue pratique, qu'une telle promiscuité ait pu durer aussi longtemps sans poser quelque problème ni être repérée d'une manière ou d'une autre, tout l'intérêt de ce roman tient au fait que le lecteur est dans la cache du criminel, dans sa tête même, et voit évoluer le mental d'un adolescent à priori comme les autres, de ses premières pulsions sexuelles à une déviance psychopathique aggravée par l'enfermement. CB
Chronique parue dans Gandahar 28 en juin 2021
Lien : https://www.gandahar.net
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Connu essentiellement pour ses oeuvres de science-fiction, Jack Vance s'est aussi attelé au polar. Méchant garçon (Bad Ronald, 1973) est le seul à avoir été traduit en français, chez Red Label initialement, raflant au passage le prix Mystère de la critique en 1980.
Le méchant garçon en question, c'est Ronald Wilby, adolescent solitaire, grassouillet, qu'une mère surprotectrice a transformé en jeune homme egocentrique incapable de s'intégrer dans un quelconque groupe de jeunes de son âge. Ronald vit dans le fantasme, rêvant à la belle Laurel Hansen et à l'écriture d'une grande saga de fantasy. Pour ses dix-sept ans, il décide d'aller chez Lauren pour l'inviter à sortir. Cette tentative est bien entendu un échec, mais en rentrant chez lui, travaillé par ses hormones, Ronald croise la petite Carol Matthews, onze ans. Il la viole et la tue avant de rentrer chez lui et d'avouer son crime à sa mère. Celle-ci décide de croire à la version selon laquelle tout cela ne serait qu'un accident et de cacher son fils. C'est dans un réduit servant de salle-de bain d'appoint sous l'escalier de la maison que madame Wilby va désormais faire vivre son fils… jusqu'à ce qu'elle meure et que la maison soit vendue. Quand la famille Wood, avec ses trois filles adolescentes achète la maison des Wilby, elle ne se doute bien entendu pas qu'elle partagera désormais ses murs avec ce drôle de locataire.
L'idée de base du roman de Jack Vance est particulièrement retorse et séduisante bien que tirée par les cheveux. Elle préfigure par ailleurs en quelque sorte la vogue des slasher movies qui vont faire florès à partir du milieu des années 1970. Disons-le tout de suite, le lecteur épris de vraisemblance, sensible aux aspects techniques, à peu de chance d'être satisfait. Si Vance essaie de donner quelques explications pour donner un vernis de crédibilité à son histoire, il n'est pas toujours convaincant. Ce n'est d'ailleurs pas non plus le portrait psychologique de Ronald, tiré à grands traits, qui compte ici, mais bien le suspense qu'entretient l'auteur. Et de ce côté-là, Vance sait y faire. Il hameçonne bien vite son lecteur et se plaît à jouer avec ses nerfs. Il en ressort un roman tendu, accrocheur qui, s'il flirte parfois avec le scabreux n'en demeure pas moins assez addictif. On pourra sans doute regretter que les multiples rééditions de Méchant garçon n'aient jamais donné lieu à une nouvelle traduction, celle-ci étant pour le moins datée, mais on se consolera en se disant que cette curiosité est dorénavant disponible en poche.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Il se tourna du côté du placard : les robes d’Ellen y étaient soigneusement suspendues. Ronald tendit la main et caressa ces exquis vêtements qui avaient touché ce corps non moins exquis. Un courant électrique lui parcourut le bras. Il quitta la penderie pour la commode, ouvrit un tiroir et se pencha pour examiner les sous-vêtements de la jeune fille. Quelle intimité ! Il en frissonnait d’aise. Il finit par refermer le tiroir et demeura immobile. Il respirait lentement et profondément, laissant l’atmosphère de la pièce envahir tout son corps. Partout ici il sentait la présence d’Ellen ; la glace avait reflété sa nudité, ici sur cette chaise elle avait brossé sa lumineuse chevelure ; cette couche avait connu la chaleur de son jeune corps et le flux brillant de ses rêves.
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La main de Ronald, comme mue par sa volonté propre, se faufila sous sa jupe. Carol hurla de colère. Ronald lui plaqua la main sur la bouche puis regarda aux deux extrémités du chemin : personne en vue. Il grommela dans l’oreille de la jeune fille : « Est-ce que tu vas crier ? Hein ? Je ne te conseille pas ! »
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Il entendit des pas légers et vit revenir Mrs Hansen qui haussa le sourcil et dit en articulant avec soin : « Laurel est derrière la maison. — Oh oui, s’empressa de répondre Ronald, j’étais simplement en train d’admirer cette pièce. » Sans paraître l’entendre, elle le guida, lui fit traverser le salon et l’introduisit dans le patio en le faisant passer par une porte coulissante. « Laurel ! Il y a quelqu’un pour toi. » Laurel, qui barbotait dans la piscine en compagnie de ses amis, ne tint aucun compte de ce que sa mère lui criait. Celle-ci dit à Ronald : « Tâchez de trouver le moyen de vous faire remarquer »
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Ronald n’ignorait pas ces préoccupations qui rongeaient l’esprit maternel. Parfois quand elle lui refusait une seconde ration de glace, il disait : « J’ai vraiment de la chance d’avoir une maman qui veille sur ma petite santé ! Qu’est-ce que je deviendrai le jour où il faudra que je me débrouille tout seul ? » Et sa mère de répondre : « Ma foi, cela n’aura sans doute plus d’importance à ce moment-là mais pour l’instant il faut absolument que tu te mettes sérieusement au régime
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— C’est vrai, cela coûterait sûrement très cher. » Mrs Wilby ajouta d’un ton péremptoire : « Cela n’empêche pas qu’il faut que tu apprennes à conduire, on ne sait jamais ce qui peut arriver. Tâche de chasser de ton esprit ces idées extravagantes d’auto ou de moto pour ton usage personnel. Si tu avais une moto à toi, cela t’empêcherait de penser à ton travail, tes notes ne sont pas si brillantes pour un garçon qui songe à aller à l’université et à faire l’école de médecine.
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Vidéo de Jack Vance
Extrait du livre audio « Madouc, Lyonesse, T3 » de Jack Vance, traduit par E.C.L Meistermann et Pierre-Paul Durastanti, lu par Marvin Schlick. Parution numérique le 30 août 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/madouc-9791035410391/
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