AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de daniel_dz


Entre roman et journal intime, ce texte pétillant déroule le fil des pensées, des observations et des émotions d'Anne-Omalie Valdieu: on la suit dans son travail d'interprète judiciaire, dans ses préoccupations amoureuses, dans ses relations avec amis et ses parents et dans ses mystérieuses actions dont la forme sera dévoilée à la fin du texte. le genre sort de l'ordinaire, le style est fluide et naturel, c'est du belge, laissez-vous tenter !

Voici un petit livre sympathique, tant par son contenu que par le chemin qu'il a pris pour me parvenir: si je ne me trompe, c'est Antonio, saigneurdeguerre, qui l'a lu et commenté, avant de l'expédier à quelqu'un d'autre, qui a fait de même. de proche en proche, il est tombé dans ma boîte aux lettres et je ne vais pas tarder à lui faire continuer son voyage. le courrier du facteur a un charme que je ne me lasse pas d'apprécier…

Linda Vanden Bemden est belge et officie à Bruxelles comme interprète judiciaire assermentée, c'est dire qu'elle est exercée à manipuler des mots bien choisis. Néanmoins, elle a attendu d'avoir passé la quarantaine pour publier ses premiers textes, des nouvelles. Cinq ans plus tard, elle livre son premier roman, « La Reine, la Loi, la Liberté ».

Je ne sais trop comment qualifier le genre de cet ouvrage. L'éditeur le qualifie de roman, je ne trouve pas mieux. Mais ne vous attendez pas à un récit, avec un début, un milieu et une fin. Comment dire… Cela pourrait s'apparenter à un journal, dont chaque nouvel épisode tient sur quelques pages ou sur un court paragraphe, suivant l'inspiration du jour. Ce sont des tableaux de vie, ou des portraits de personnages, tous brossés avec beaucoup de naturel. Comme dans un journal, on peut passer du coq à l'âne; comme dans un journal, un chapitre peut être la continuation d'un autre.

La narratrice, Anne-Omalie Valdieu, est interprète judiciaire. Certains chapitres, souvent cocasses, narrent ses interactions avec les justiciables. Ils s'entremêlent avec des pages plus personnelles, où Anne-Omalie tente de remédier à une détresse sentimentale en se laissant guider par un « love coach ». Drôle et touchant à la fois.

Dans d'autres pages d'une douce sensibilité, elle décrit ses amis, ses voisins, ses parents. Et enfin, elle évoque régulièrement un groupe d'activistes dont elle fait partie, mais pour tenir le lecteur en haleine, elle lui fait attendre la fin du récit pour détailler la forme de leurs actions. Et on comprend alors pourquoi la Reine est mentionnée dans le titre, qui détourne des mots de notre hymne national, « le Roi, la Loi, la Liberté ».

Ces actions sont très belges, vous verrez. Et puis d'ailleurs, tout le reste est très belge: Bruxelles, son Palais de justice, mais surtout, cette absence de prétention qui nous caractérise. Pas d'effet de manche, pas de style pédant: Linda Vanden Bemden a un côté espiègle, les chapitres de son livre suivent le déroulement de ses pensées, comme si elle ne se préoccupait pas du fil conducteur qui pourrait les lier. Comme si… Tout l'art est là: ne pas laisser la marque des efforts d'écriture, effacer toute odeur de transpiration.

Attendez-vous à la sorte de journal que j'ai tenté d'évoquer et, assurément, vous prendrez plaisir à cette lecture touchante et divertissante. Les auteurs belges réservent le plus souvent de belles surprises ! Je relève également que ce bel ouvrage figure au catalogue des éditions Weyrich, un de nos éditeurs dont j'ai déjà plusieurs fois loué la politique éditoriale !

Je garde Linda Vanden Bemden en bonne place sur ma pile. Je suis intrigué par son ouvrage suivant, « Les dimanches d'Adèle ». Je vous en reparlerai sans doute prochainement…
Commenter  J’apprécie          113



Ont apprécié cette critique (11)voir plus




{* *}